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La végétation herbacée est un bon indicateur des conditions environnementales (fertilité des sols, alimentation hydrique et microclimat). L'étude de sa dynamique à long terme permet donc de suivre l'évolution de plusieurs paramètres clés de l'écosystème forestier : niveau de nutrition en azote, acidité du sol, bilan hydrique. De plus, dans une optique de gestion durable, il est nécessaire de suivre l'évolution de la composition et de la richesse des communautés végétales elles-mêmes, en tant que composantes de la diversité des écosystèmes forestiers. Les premiers résultats obtenus à l'INRA au cours des années 1990 ont montré que la végétation s'était fortement modifiée dans le Nord-Est de la France, indiquant un fort enrichissement en azote et une acidification des sols au cours des v[...]

La végétation herbacée est un bon indicateur des conditions environnementales (fertilité des sols, alimentation hydrique et microclimat). L'étude de sa dynamique à long terme permet donc de suivre l'évolution de plusieurs paramètres clés de l'écosystème forestier : niveau de nutrition en azote, acidité du sol, bilan hydrique. De plus, dans une optique de gestion durable, il est nécessaire de suivre l'évolution de la composition et de la richesse des communautés végétales elles-mêmes, en tant que composantes de la diversité des écosystèmes forestiers. Les premiers résultats obtenus à l'INRA au cours des années 1990 ont montré que la végétation s'était fortement modifiée dans le Nord-Est de la France, indiquant un fort enrichissement en azote et une acidification des sols au cours des vingt dernières années (Thimonier et al., 1992 ; Thimonier et al., 1994 ; Dupouey et al., 1999). Cependant, ces résultats ont été obtenus sur un nombre limité de points, échantillonnés de façon subjective. En particulier, cet échantillonnage ne permettait pas d'isoler les effets des changements de l'âge ou de la structure des peuplements de ceux des variations environnementales à long terme. L'IFN réalise des relevés phytoécologiques de façon systématique sur l'ensemble de ses placettes depuis 1992 (1985 dans le Nord-Est). En 2005, l'ensemble du territoire aura été couvert par un premier cycle de cet inventaire de la végétation et, en 2016, deux cycles complets seront disponibles. L'IFN travaille à l'échelle du département avec une périodicité de 10-12 ans entre inventaires. La comparaison des relevés entre inventaires successifs pourrait permettre de suivre les changements environnementaux sur l'ensemble du territoire. D'autre part, les données de végétation de l'IFN présentent l'avantage de pouvoir être couplées avec des données précises de description des peuplements forestiers (âges, volumes, surfaces terrières). On pourra donc ainsi en partie étudier l'impact des changements liés aux actions humaines directes (choix des essences, structures forestières ou types de sylviculture) et les séparer de l'impact des changements environnementaux. L'objectif de ce travail, réalisé dans le cadre du programme "Forêts et modifications de l'environnement" du GIP Ecofor, est de mettre en place une méthodologie adéquate de suivi de la dynamique de la végétation à partir des relevés de l'IFN. Le département des Ardennes et plus particulièrement la région forestière de l'Ardenne primaire sera le premier testé puisqu'on dispose d'ores et déjà de deux cycles d'inventaire avec des relevés phytoécologiques pour ce département : 1987 (2e cycle IFN) et 1998 (3e cycle IFN). Lors de ce premier test, on essaiera, sur la base des données déjà disponibles dans les Ardennes, de confirmer les observations antérieures d'une eutrophisation et d'une acidification de la végétation herbacée du Nord-Est de la France et de l'Europe de l'Ouest en général (Falkengren-Grerup et Tyler, 1991; Diekmann et Dupré, 1997).