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Dans la ceinture intertropicale, le changement d’usage des terres a conduit à la déforestation et la dégradation des grands massifs forestiers, au profit de l’extension des terres agricoles. En Afrique de l’Ouest, de nombreux territoires tropicaux post-forestiers sont aujourd'hui formés de paysages ruraux complexes où se retrouvent des îlots forestiers résiduels, des champs agricoles et des jachères abandonnées. L’évaluation de la biomasse des arbres qui grandissent dans ces systèmes post-forestiers est un enjeu majeur dans la mise en place de politique de restauration forestière ou de projet REDD+ reconnaissant des pratiques agricoles vertueuses pour l'atténuation du changement climatique. Quantifier la biomasse des arbres s'effectue par l'utilisation d'équations allométriques, établ[...]

Dans la ceinture intertropicale, le changement d’usage des terres a conduit à la déforestation et la dégradation des grands massifs forestiers, au profit de l’extension des terres agricoles. En Afrique de l’Ouest, de nombreux territoires tropicaux post-forestiers sont aujourd'hui formés de paysages ruraux complexes où se retrouvent des îlots forestiers résiduels, des champs agricoles et des jachères abandonnées. L’évaluation de la biomasse des arbres qui grandissent dans ces systèmes post-forestiers est un enjeu majeur dans la mise en place de politique de restauration forestière ou de projet REDD+ reconnaissant des pratiques agricoles vertueuses pour l'atténuation du changement climatique. Quantifier la biomasse des arbres s'effectue par l'utilisation d'équations allométriques, établies majoritairement à partir de mesures d'arbres de forêt. Ce travail a pour objectif d'améliorer les allométries H-DBH en tenant compte (i) du système dans lequel évolue les arbres, (ii)de leur origine spontanée ou plantée et (ii) de la variabilité des contextes climatiques et de compétition. Cette étude menée en Côte d’Ivoire, repose sur une base de données de hauteurs (H) et diamètres (DBH) de 72194 arbres qui ont été mobilisés pour paramétrer l’équation de Michaelis-Menten, choisie comme modèle allométrique le plus pertinent. Nos résultats montrent que l’histoire de vie des arbres post-forestiers – c'est à dire la combinaison du système dans lequel il pousse, et la manière dont ils y ont été introduits –est le facteur plus important pour améliorer l’estimation de H à partir du DBH. Il permet de réduire les biais de surestimation et l’erreur d’estimation de la biomasse d’un facteur 4par rapport aux modèles pan-tropicaux actuellement utilisés. Inclure des variables climatiques (précipitations) et de compétition permet un léger gain de précision du modèle allométrique. Indépendamment de l'histoire de vie, le ratio H/DBH est d’autant plus élevé que les précipitations et la compétition sont élevées. Ces résultats questionnent fortement l’usage de modèles allométriques forestiers en contexte post-forestier, et invitent à explorer les allométries H/DBH sur les autres continents.

In the intertropical belt, land-use change has led to the deforestation and degradation of large forest areas in favour of agricultural land expansion. In West Africa, many post-forest tropical areas are now complex rural landscapes with residual forest patches, agricultural fields and abandoned fallows. Assessing the biomass of trees growing in these post-forest systems is a major issue in the implementation of forest restoration policies or REDD+ projects recognising virtuous agricultural practices for climate change mitigation. Quantifying tree biomass is done using allometric equations, mainly based on measurements of forest trees. The aim of this work is to improve H-DBH allometries by taking into account (i) the system in which the trees evolve, (ii) their spontaneous orplanted origin, and (ii) the variability of climatic and competition contexts. This study, conducted in Côte d'Ivoire, is based on a database of heights (H) and diameters (DBH) of72194 trees, which were used to parameterise the Michaelis-Menten equation, chosen asthe most relevant allometric model. Our results show that the life history of post-foresttrees - i.e. the combination of the system in which they grow, and the way they wereintroduced into it - is the most important factor for improving the estimation of H from theDBH. It reduces overestimation bias and biomass estimation error by a factor of 4compared to the pan-tropical models currently used. The inclusion of climatic (rainfall) andcompetition variables allows a slight gain in accuracy of the allometric model. Regardless of life history, the H/DBH ratio increased as rainfall in the dry season and competition increased. These results strongly question the use of forest allometric models in a post-forest context, and invite the exploration of H/DBH allometries on other continents.