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Les angiospermes présentent une grande diversité de systèmes de reproduction mais la polygamie (coexistence de mâles, d’hermaphrodites et de femelles au sein des populations) est rare et peu documentée. En particulier, la question du maintien d’une telle diversité de phénotypes sexuels n’a jamais été abordée. Nous nous sommes intéressés à cette question chez le frêne commun (Fraxinus excelsior ., Oleacées), espèce forestière décrite par divers auteurs comme polygame, trioïque ou subdoïque. Nous avons développé plusieurs approches expérimentales dans une population en forêt domaniale de Dourdan (Essonne). Tout d’abord, certains paramètres du système de reproduction ont été estimés de façon indirecte par l’analyse de la structuration génétique des arbres adultes. A l’aide de marqueurs m[...]

Les angiospermes présentent une grande diversité de systèmes de reproduction mais la polygamie (coexistence de mâles, d’hermaphrodites et de femelles au sein des populations) est rare et peu documentée. En particulier, la question du maintien d’une telle diversité de phénotypes sexuels n’a jamais été abordée. Nous nous sommes intéressés à cette question chez le frêne commun (Fraxinus excelsior ., Oleacées), espèce forestière décrite par divers auteurs comme polygame, trioïque ou subdoïque. Nous avons développé plusieurs approches expérimentales dans une population en forêt domaniale de Dourdan (Essonne). Tout d’abord, certains paramètres du système de reproduction ont été estimés de façon indirecte par l’analyse de la structuration génétique des arbres adultes. A l’aide de marqueurs microsatellites, nous avons mis en évidence un déficit en hétérozygotes qui résulte pour partie d’une consanguinité bioparentale et suggère l’existence de croisements préférentiels entre individus phénotypiquement semblables (‘assortative mating’) dans la population étudiée. Afin d’évaluer les fertilités mâle et femelle des différents phénotypes sexuels, des suivis de floraison et de fructification ont été réalisés. Les individus mâles possèdent une fertilité mâle potentielle supérieure à celle des hermaphrodites. En revanche, les hermaphrodites et les femelles ne diffèrent pas dans leur fertilité femelle réalisée. Ensuite, nous avons réalisé à la fois des croisements contrôlés et une analyse de paternité en population naturelle pour estimer le succès reproducteur des mâles et des hermaphrodites. Un avantage d’autofécondation détectés suggèrent que le frêne commun est essentiellement allogame. Cette même étude a permis d’estimer la dispersion du pollen. Dans un dernier chapitre, sont présentés des travaux préliminaires à l’étude de ce système de reproduction polymorphe dans le contexte interspécifique du complexe F. excelsior/F. angustifolia).
Angiosperms exhibit a great variety in breeding systems. However, polygamy (co-occurrence of males, hermaphrodites and females within populations) is rare and poorly documented. In particular, the issue of the maintenance of such a diversity in sex forms has never been addressed. We focused on this issue in common ash (Fraxinus excelsior L., Oleaceae) a forest tree species variously described in the literature as polygamous, trioecious, or subdioecious. We developed several experimental approaches in a natural population located in the national forest of Dourdan (France). First, we estimated some parameters of the breeding systems by analysing the genetic structure in the adult trees with microsatellite markers. We found an heterozygote deficiency which partly resulted from biparental inbreeding. We also suggested that assortative mating occurred in the studied population. Second, in order to estimate male and female fertilities of the different sex forms, flowering and fruiting patterns were studied in the field. Male individuals had a greater male potential fertility than hermaphrodites. On the contrary, hermaphrodites and females did not differ in their female fecundity. We performed both controlled crosses and a paternity analysis to estimate male reproductive success of males and hermaphrodites. A male fertility advantage was found in both cases. Moreover, the estimated selfing rate suggested that common ash in mainly an outcrossing species. This study also provided pollen dispersal estimates. In a last chapter, some preliminary works to the study of this polymorphic breeding system in the interspecific context of the species complex F. excelsior/F. angustifolia are presented.