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Les arbres sont des organismes qui se construisent sur eux-mêmes au cours du temps. Ils gardent ainsi souvent au sein de leur structure la trace de leur dynamique de croissance passée (p.ex. les cernes dans le bois) ou des cicatrices des parties qui ont disparu(p. ex. les feuilles ou les branches). Ces marqueurs morpho-anatomiques peuvent être utilisés pour reconstruire a posteriori le développement de l’arbre, si l’on est capable de leur associer une temporalité. Cet exercice peut s’avérer difficile sous les tropiques où la saisonnalité est moins marquée qu’en milieu tempéré. Ce travail porte sur la trajectoire de croissance de Cerberiopsis candelabra, une espèce monocarpique endémique de Nouvelle-Calédonie. Notre objectif est de poser des hypothèses sur la phénologie des pr[...]

Les arbres sont des organismes qui se construisent sur eux-mêmes au cours du temps. Ils gardent ainsi souvent au sein de leur structure la trace de leur dynamique de croissance passée (p.ex. les cernes dans le bois) ou des cicatrices des parties qui ont disparu(p. ex. les feuilles ou les branches). Ces marqueurs morpho-anatomiques peuvent être utilisés pour reconstruire a posteriori le développement de l’arbre, si l’on est capable de leur associer une temporalité. Cet exercice peut s’avérer difficile sous les tropiques où la saisonnalité est moins marquée qu’en milieu tempéré. Ce travail porte sur la trajectoire de croissance de Cerberiopsis candelabra, une espèce monocarpique endémique de Nouvelle-Calédonie. Notre objectif est de poser des hypothèses sur la phénologie des processus de croissance primaire et secondaire à partir de régularités structurelles observées dans le bois, dans les fluctuations de longueur d’entre-nœuds et dans la disposition des branches le long du tronc. Nous mettons en évidence des cernes de croissance dans le bois marqués par (i) une bande de parenchyme tangentiel, (ii) des variations de l’épaisseur des parois des fibres, mais surtout (iii) l’alternance de bois «normal» et de bois à couche gélatineuse. Nos résultats suggèrent que ces cernes sont annuels et que la croissance primaire est polycyclique avec deux phases d’allongement par an. La présence de bois de réaction évoque une réponse adaptative aux cyclones, très fréquents dans la région.