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La première nidification connue de la cigogne noire sur le territoire en 1973 marque la recolonisation progressive de cette espèce vulnérable, essentiellement forestière durant la reproduction. C’est dans ce contexte que l’Office National des Forêts (ONF) a classé cette espèce comme indicatrice de la qualité des milieux forestiers, dans le cadre du bilan patrimonial des forêts domaniales. Elle bénéficie ainsi de mesures de conservation, en particulier, le site de nidification est pris en compte dans l’itinéraire forestier. Néanmoins, l’efficacité de ces mesures repose sur la connaissance approfondie de l’écologie de cette espèce. Or, les sites de nidification de l’espèce sont encore peu étudiés. Après avoir établi un protocole visant à caractériser 31 sites de nidification de cigognes[...]

La première nidification connue de la cigogne noire sur le territoire en 1973 marque la recolonisation progressive de cette espèce vulnérable, essentiellement forestière durant la reproduction. C’est dans ce contexte que l’Office National des Forêts (ONF) a classé cette espèce comme indicatrice de la qualité des milieux forestiers, dans le cadre du bilan patrimonial des forêts domaniales. Elle bénéficie ainsi de mesures de conservation, en particulier, le site de nidification est pris en compte dans l’itinéraire forestier. Néanmoins, l’efficacité de ces mesures repose sur la connaissance approfondie de l’écologie de cette espèce. Or, les sites de nidification de l’espèce sont encore peu étudiés. Après avoir établi un protocole visant à caractériser 31 sites de nidification de cigognes noires en décrivant plusieurs échelles d’habitat, les données récoltées ont permis d’identifier les facteurs intervenant de façon décisive dans la sélection de ce dernier. Si à l’échelle du paysage, la proximité aux zones de gagnage est avérée, le macro-habitat est sélectionné selon des critères renvoyant à la dissimulation du nid depuis le sol, mais surtout à l’accessibilité du site pour un oiseau ayant une envergure moyenne de 1,8 m. Les caractéristiques des peuplements investis pour la reproduction sont originales, comparées aux résultats de l’Inventaire Forestier National. A l’échelle du micro-habitat, l’arbre porteur de nid est choisi selon des caractères assurant aussi bien le maintien que la protection du nid. L’échelle d’habitat à laquelle la sélection opère semblerait être le peuplement aux alentours du nid, bien que les autres échelles soient bien évidemment intégrées au processus complexe et hiérarchique de la sélection de cet habitat de nidification. De toute évidence, cette approche multi-échelle valide les observations de terrain et devrait permettre d’optimiser les prospections de sites de nidification potentiels, le tout selon l’enjeu considérable de conservation de cette espèce très vulnérable.
The first known nesting in 1973 of black storks on the territory has marked a gradual recolonisation by this vulnerable forest species during breeding season. In that respect, the bird had been selected as indicator species of the forests quality in the state forests statement of assets by the Office National des Forêts (ONF). Thus, as part of the statement, black storks benefit from conservation measures. In particular, the nesting sites are taken into account in forestry itinerary. Nonetheless, the efficiency of these measures depends on the deep knowledge of its ecology. Yet, the species nesting sites have been little studied to date. After establishing a protocol aimed to describe 31 black storks nesting sites at several habitat scales, the collected data has allowed to identify factors critically involved in the selection of these sites. While, at the landscape scale, the nesting sites are close to the feeding grounds, the macro-habitat scale is selected for its nest hiding ability, but mostly for its accessibility for a bird that can reach a wingspan up to 1,8 m. Selected forest stands have original characteristics, compared with the results provided by the Inventaire Forestier National. At the micro-habitat scale, the nest tree is chosen according to criteria providing both support and protection to the nest. Although each habitat scale is involved in the complex and hierarchical mechanism of the nest-site selection, it seems that the forest stand around the nest corresponds to the more selective scale. There is clear evidence that multi-scale approach confirms field observations and would allow optimising potential nest-sites prospections according to the significant conservation issue of this very vulnerable species.