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La recharge des aquifères est un phénomène encore mal connu du fait du caractère relativement récent des réseaux de suivi et de la complexité des processus souterrains qui sont souvent hétérogènes et difficiles à quantifier précisément avec un nombre restreint de points de mesures. Les enjeux sur la ressource sont particulièrement importants car il s’agit généralement d’une eau de meilleure qualité que l’eau de surface, plus de 50% des prélèvements en eau souterraine sont destinés à la production d’eau potable (IFEN, 2004).
Cependant la gestion des eaux souterraines est une problématique de plus en plus prégnante et ce pour plusieurs raisons. La dégradation de la qualité l’eau souterraine est un phénomène croissant qui peut parfois compromettre l’usage de la ressource (abandon de ca[...]

La recharge des aquifères est un phénomène encore mal connu du fait du caractère relativement récent des réseaux de suivi et de la complexité des processus souterrains qui sont souvent hétérogènes et difficiles à quantifier précisément avec un nombre restreint de points de mesures. Les enjeux sur la ressource sont particulièrement importants car il s’agit généralement d’une eau de meilleure qualité que l’eau de surface, plus de 50% des prélèvements en eau souterraine sont destinés à la production d’eau potable (IFEN, 2004).
Cependant la gestion des eaux souterraines est une problématique de plus en plus prégnante et ce pour plusieurs raisons. La dégradation de la qualité l’eau souterraine est un phénomène croissant qui peut parfois compromettre l’usage de la ressource (abandon de captages). Sur le plan quantitatif plusieurs facteurs sont à l’origine d’une inquiétude croissante face au renouvellement de la ressource sur le bassin Rhône-Méditerranée-Corse (RM&C). La croissance démographique française se concentre en effet beaucoup sur les régions PACA, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes (INSEE, 2015 ) ce qui va se traduire par une élévation des besoins en eau potable dans le quart Sud-Est du pays.
Dans le même temps la planète est soumise à des changements globaux qui risquent de se traduire par d’importants dérèglements des cycles hydrologiques (Planton et al., 2004). Le réchauffement global annoncé et la perturbation des régimes de précipitations sont une source d’inquiétude supplémentaire quant à la disponibilité de la ressource en eau. L’ampleur de ces phénomènes étant encore mal connue, il est difficile de se prononcer sur l’état de la ressource dans les prochaines décennies.
Le bassin RM&C comporte plus de 400 systèmes aquifères et, selon l’Agence de l’Eau, 40% du bassin Rhône-Méditerranée montre un déséquilibre entre la disponibilité de la ressource et les prélèvements effectués qui s’élèvent à 2 milliards de m3. Les disparités territoriales sont aussi très fortes, notamment en raison de la forte fréquentation touristique qui caractérise de nombreuses zones du bassin RM&C.
Au vu de ce constat il devient urgent de comprendre les mécanismes de recharge et les conséquences que pourraient avoir les évolutions climatiques à venir. Ce rapport s’attachera en premier lieu à décrire plusieurs méthodes de spatialisation de la recharge puis présentera deux outils de calcul de la recharge qui peuvent s’avérer utile à la gestion de la ressource à l’échelle d’un bassin versant. Une dernière partie sera consacrée à l’analyse des impacts du changement climatique sur la recharge des aquifères sur le bassin RM&C.