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Depuis plusieurs décennies, le problème de durabilité du développement rural et agricole se pose avec acuité dans les pays du Sud, notamment en Tunisie. L’accroissement spectaculaire des inégalités entre les régions intérieures et les régions littorales constitue un problème majeur qu’affronte actuellement le pays. En Tunisie, les programmes de développement rural et agricole mis en oeuvre par les pouvoirs publics prennent de plus en plus d’ampleur depuis l’Indépendance (1956). C’est le cas du bassin amont du Merguellil en Tunisie Centrale. Dans ce contexte, notre questionnement est centré sur la caractérisation des politiques de développement rural et de leurs évolutions. Ceci nous amène à aborder la question du changement dans l’action publique. Pour cela, nous nous appuyons sur l’é[...]

Depuis plusieurs décennies, le problème de durabilité du développement rural et agricole se pose avec acuité dans les pays du Sud, notamment en Tunisie. L’accroissement spectaculaire des inégalités entre les régions intérieures et les régions littorales constitue un problème majeur qu’affronte actuellement le pays. En Tunisie, les programmes de développement rural et agricole mis en oeuvre par les pouvoirs publics prennent de plus en plus d’ampleur depuis l’Indépendance (1956). C’est le cas du bassin amont du Merguellil en Tunisie Centrale. Dans ce contexte, notre questionnement est centré sur la caractérisation des politiques de développement rural et de leurs évolutions. Ceci nous amène à aborder la question du changement dans l’action publique. Pour cela, nous nous appuyons sur l’étude des programmes de développement rural et agricole mis en oeuvre dans la zone amont du bassin versant du Merguellil au cours des dernières décennies (1956-2014). Pour alimenter notre analyse, il est d’abord nécessaire d’identifier les programmes d’action publique qui ont touché cette zone et la manière dont nous pouvons déceler d’éventuels changements dans leurs lignes d’action. Nous avons opté pour le couplage d’une étude documentaire et d’entretiens semi-directifs avec des personnes ressources pour constituer notre matériau de travail. Après avoir présenté nos cadres théoriques et méthodologiques dans une première partie, la seconde partie de ce rapport restitue les résultats de l’analyse. Cela nous permet de démontrer que le changement a eu lieu seulement au niveau du cadre institutionnel ainsi qu’au niveau des populations visées par ces programmes. Par contre, et ce qui est étonnant, il n’y a de changement ni au niveau des objectifs, ni au niveau de leur schéma de financement et ni au niveau des outils mobilisés pour leur évaluation. Ces dernières dimensions semblent pourtant être les dimensions principales pour se démarquer des projets antérieurs.