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L'importance relative des facteurs déterminants la décomposition de la litière et la formation des humus a été établie dans une forêt tropicale semi-décidue de la Guadeloupe. Deux faciès de cette forêt, de composition floristiques différentes, ont été étudiés : une plantation forestière, sur sol vertique, et une forêt secondaire naturelle, sur sol humique carbonaté. Ces sites sont caractérisés par une saison sèche marqué et une pluviosité annuelle de 1200 mm. Dans la plantation forestière dominent swietenia macrophylla et tabebuia heterophylla, représentant respectivement 32 et 30% de la surface terrière. Bursera simaruba occupe 7% de la surface terrière. La canopée de la forêt secondaire est dominée par pisonia subcordata et bursera simaruba qui occupent respectivement 32 et 24% de l[...]

L'importance relative des facteurs déterminants la décomposition de la litière et la formation des humus a été établie dans une forêt tropicale semi-décidue de la Guadeloupe. Deux faciès de cette forêt, de composition floristiques différentes, ont été étudiés : une plantation forestière, sur sol vertique, et une forêt secondaire naturelle, sur sol humique carbonaté. Ces sites sont caractérisés par une saison sèche marqué et une pluviosité annuelle de 1200 mm. Dans la plantation forestière dominent swietenia macrophylla et tabebuia heterophylla, représentant respectivement 32 et 30% de la surface terrière. Bursera simaruba occupe 7% de la surface terrière. La canopée de la forêt secondaire est dominée par pisonia subcordata et bursera simaruba qui occupent respectivement 32 et 24% de la surface terrière. Les sous-bois de ces deux formations présentent de grandes similitudes mais les caractéristiques physico-chimiques du sol diffèrent, le sol de la forêt secondaire présentant un déficit hydrique saisonnier bien marqué. Le sol vertique, plus riche en argiles, est aussi plus profond. La composition faunistique des sols est le déterminant principal de la décomposition de la litière à l'échelle régionale : dans le sol vertique de la la plantation forestière, favorable à l'activité des vers de terre endoanéciques appartenant à l'espèce polypheretima elongata (9 +ou-3.4 individus.m2), la disparition de la litière est plus rapide. Ces vers enfouissent activement la litière sous leurs turricules et stimulent probablement l'activité d'autres organismes décomposeurs accélèrant ainsi la décomposition. Les diplopodes, qui dominent dans les deux sites forestiers (82 +ou- 20 individus.m2) dans la plantation forestière et (68 +ou- 52 individus.m2 dans la forêt secondaire), fragmentent activement les débris végétaux et rejettent à la surface du sol desdéjections holorganiques qui forment localement des accumulations notables
(1,2 kg par m2). La qualité de la litière détermine également sa vitesse de disparition. Les litières riches en phénols, lignine et azote sont plus difficilement dégradables que les litières riches en cellulose et pauvres en composés phénoliques, qui supportent des densités moindres d'invertébrés. Dans le sol vertique de la plantation, les vers de terre endonéciques brassent les horizons organo-minéraux et la forme d'humus est indépendante de la qualité de la litière, alors que les diverses essences disparaissent à des vitesses différentes. Un humus de type eumull à disparition rapide de la litière est alors formé. En revanche, dans la forêt secondaire, la nature de la litière et la dureté de la roche-mère déterminent localement des humus de nature différente. Sur une roche calcaire dure, et sous bursera simaruba, essence riche en résines er composés aromatiques, il y a développement d'un feutrage racinaire épais (horizon OR) et formation d'un humus proche des amphimulls. Sur une roche moins dure et sous pisonia subcordata, le feutrage racinaire disparait mais on note la présence d'un horizon horloganique OH constitué essentiellement de boulettes fécales de diplopodes.