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Pendant des siècles, l'obstacle que constituait une voierie forestière médiocre, voire insignifiante, a été contourné en débitant en bûches courtes des bois qui auraient pu mieux servir ; en allégeant le poids des produits ligneux grâce à la carbonisation. L'installation de forges, de verreries, de briqueteries résultait aussi de la nécessité de valoriser un patrimoine autrement que par le biais des redevances usagères. Et puis le XIXe siècle vint, et le XXe siècle suivit, ce qui est dans l'ordre des choses (!). On vit arriver avec eux la barge et son pousseur équipé d'une machine à vapeur, la plate-forme ferroviaire tirée par une locomotive d'abord à charbon puis à diesel, des descentes par câble mû par un moteur électrique, des ballets d'hélicoptères au-dessus de pentes où personne [...]

Pendant des siècles, l'obstacle que constituait une voierie forestière médiocre, voire insignifiante, a été contourné en débitant en bûches courtes des bois qui auraient pu mieux servir ; en allégeant le poids des produits ligneux grâce à la carbonisation. L'installation de forges, de verreries, de briqueteries résultait aussi de la nécessité de valoriser un patrimoine autrement que par le biais des redevances usagères. Et puis le XIXe siècle vint, et le XXe siècle suivit, ce qui est dans l'ordre des choses (!). On vit arriver avec eux la barge et son pousseur équipé d'une machine à vapeur, la plate-forme ferroviaire tirée par une locomotive d'abord à charbon puis à diesel, des descentes par câble mû par un moteur électrique, des ballets d'hélicoptères au-dessus de pentes où personne n'aurait engagé un attelage de boeufs ou de chevaux, des navettes de camions grumiers surtout. Eux venaient charger des lots triés et numérotés sur le bord de la route. Bref, le marché local s'élargissait aux dimensions de la région puis de l'hexagone, et celui-ci découvrait que le commerce des bois était devenu une activité planétaire. Du coup, jusque dans les zones forestières littorales, la concurrence de bois de qualité et bien calibré se fit sentir. Du coup aussi on s'interrogea sur l'origine du matériau entrant dans les secteurs de la première et de la deuxième transformation. Ce bois vient-il de forêts gérées de manière durable (écocertification) ? N'a-t-il pas quelque spécificité qui justifierait de le mieux payer (labellisation) ? On sait l'inquiétude que la première procédure suscite chez les propriétaires forestiers. On sait moins que la seconde est aujourd'hui proposée pour la forêt de la Grande Chartreuse, après-demain peut-être pour celle de Tronçais. Le tout engendre des difficultés différentes de celles qui naissaient de l'enclavement des espaces forestiers, mais non moins préoccupantes. Plusieurs pistes s'ouvrent devant le chercheur : comment les problèmes inhérents à la desserte forestière sont-ils atténués ou résolus ? Comment leur existence affecte-t-elle l'utilisation de la récolte ligneuse à court terme, à moyen terme ? Y a-t-il mariage entre moyens traditionnels et moyens motorisés ou, au contraire, exclusion ? Quels sont les différents financements aidant à améliorer l'évacuation des bois ? Les techniques mises en oeuvre affectent-elles la conduite sylvicole des peuplements concernés ?