Infodoc : Sciences, Techniques et Culture

Des interactions allélopathiques, c'est-à-dire l'effet direct ou indirect, positif ou négatif, d'une plante sur une autre par le biais de substances libérées dans l'environnement, ont été mis en évidence dans de nombreux systèmes forestiers, notamment lorsque la végétation dense du sous-bois freine la régénération des essences arborées. Ainsi des situations où un tapis d'Éricacées s'est révélé inhibiteur de la germination et la croissance des semis de conifères ont été recensées dans différents peuplements, mais des cas d'allélopathie par des espèces ligneuses (feuillues et surtout conifères) sont également rencontrés. Les métabolites secondaires végétaux responsables de ces interactions peuvent exercer leurs effets toxiques vis-à-vis des microorganismes du sol, et influencer le métab[...]

Des interactions allélopathiques, c'est-à-dire l'effet direct ou indirect, positif ou négatif, d'une plante sur une autre par le biais de substances libérées dans l'environnement, ont été mis en évidence dans de nombreux systèmes forestiers, notamment lorsque la végétation dense du sous-bois freine la régénération des essences arborées. Ainsi des situations où un tapis d'Éricacées s'est révélé inhibiteur de la germination et la croissance des semis de conifères ont été recensées dans différents peuplements, mais des cas d'allélopathie par des espèces ligneuses (feuillues et surtout conifères) sont également rencontrés. Les métabolites secondaires végétaux responsables de ces interactions peuvent exercer leurs effets toxiques vis-à-vis des microorganismes du sol, et influencer le métabolisme de l'azote (inhibition de la nitrification, blocage de l'azote sous forme organique). Des exemples de l'application en sylviculture de ce phénomène écologique complexe et encore mal connu, comme l'utilisation de plants mycorhizés, conclut cette revue.
Allelopathy, i.e. any direct or indirect, harmful or beneficial effect of one plant on another through the production of chemical compounds that are released into the environment, have been widely investigated in forest systems, especially when adverse impacts of understorey species on tree species are suspected. Dense ericaceous stands have been suspected to inhibit germination and early growth of coniferous seedlings in numerous situations. Tree species (deciduous as well as coniferous) have also been identified as allelochemical producers. Plant secondary metabolites also exhibit inhibitory properties towards soil micro-organisms, and are suspected to influence N cycling by their effects on soil nitrifiers and immobilisation of N in organic forms. Some applied aspects of this complex ecological process, as for example the use of mycorrhizated seedlings, conclude this review.