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L'objectif de cette étude est de chercher à identifier une dérive positive à long terme de la vitesse de croissance radiale sur des séries d'accroissements issues de 87 arbres dominants de 12 hétraies régulières domaniales du Nord-Est de la France. Constitué de couples de peuplements géographiquement appariés et d'âge différents, cet échantillon est concu pour permettre un contrôle de la fertilité stationnelle. L'analyse de la croissance en hauteur de ce même échantillon, réalisée antérieurement (Hervé & al. 2000) a permis d'identifier une derive de la vitesse de croissance de l'ordre de +50% depuis 1900. Dans un premier temps, nous avons recherché un modèle de croissance radiale qui s'adapte à l'hétérogénéité de nos profils de croissance. Les modèles les plus classiques se sont révél[...]

L'objectif de cette étude est de chercher à identifier une dérive positive à long terme de la vitesse de croissance radiale sur des séries d'accroissements issues de 87 arbres dominants de 12 hétraies régulières domaniales du Nord-Est de la France. Constitué de couples de peuplements géographiquement appariés et d'âge différents, cet échantillon est concu pour permettre un contrôle de la fertilité stationnelle. L'analyse de la croissance en hauteur de ce même échantillon, réalisée antérieurement (Hervé & al. 2000) a permis d'identifier une derive de la vitesse de croissance de l'ordre de +50% depuis 1900. Dans un premier temps, nous avons recherché un modèle de croissance radiale qui s'adapte à l'hétérogénéité de nos profils de croissance. Les modèles les plus classiques se sont révélés insuffisants et nous avons retenu un modèle de croissance original. Nous avons ensuite réalisé l'analyse des arrières effets structuraux sur la croissance (influence de la
taille des cernes des années antérieures sur le cerne courant) au moyen de modèles d'auto-corrélation appartenant à la classe des modèles ARMA (AutoRegressive Moving Average models). Un modèle commun de forme AR (1) (effet du cerne de l'année précédente uniquement) s'adapte à l'ensemble des séries d'accroissements. Ces deux résultats ont alors été intégrés dans un modèle de croissance décrivant aussi les différences de fertilité stationnelle entre peuplements au moyen de paramètres à effets aléatoires, et incluant un effet date qui représente la dérive de productivité recherchée. La meilleure description de cette tendance est obtenue avec une fonction spline cubique comportant un noeud tous les 15 ans, et différenciée dans sa phase finale selon la génération des peuplements. Elle permet de conclure à la réalité d'une augmentation de la vitesse de croissance depuis 1850. Cette dernière apparait complexe dans sa chronologie, assez nettement distincte selon la
génération des peuplements à partir des années 1950 bien que ce fait demeure à clarifier, et se situe à un niveau de l'ordre de 50% depuis 1900. Un fort effet dépressif des sécheresses estivales est mis en évidence.