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Ce manuscrit est une synthèse des travaux réalisés sur l'analyse de la diversité génétique des Chênes sessile et pédonculé à l'échelle de l'aire de distribution des espèces prenant en compte la diversité moléculaire et phénotypique. La confrontation de données génétiques et historiques (pollens fossiles) a permis de reconstituer les principaux mécanismes qui ont façonné cette diversité et notamment ceux qui ont accompagné la colonisation post-glaciaire. Confinés dans trois zones refuges au cours du dernier âge glaciaire, les Chênes ont très rapidement, en moins de 8 000 ans, colonisé l'Europe grâce notamment à des dispersions rares mais à longue distance. La distribution géographique du polymorphisme de l'ADN chloroplastique témoigne encore de cette migration. Après la recolonisation,[...]

Ce manuscrit est une synthèse des travaux réalisés sur l'analyse de la diversité génétique des Chênes sessile et pédonculé à l'échelle de l'aire de distribution des espèces prenant en compte la diversité moléculaire et phénotypique. La confrontation de données génétiques et historiques (pollens fossiles) a permis de reconstituer les principaux mécanismes qui ont façonné cette diversité et notamment ceux qui ont accompagné la colonisation post-glaciaire. Confinés dans trois zones refuges au cours du dernier âge glaciaire, les Chênes ont très rapidement, en moins de 8 000 ans, colonisé l'Europe grâce notamment à des dispersions rares mais à longue distance. La distribution géographique du polymorphisme de l'ADN chloroplastique témoigne encore de cette migration. Après la recolonisation, les flux de pollen ont homogénéisé au plan génétique les massifs forestiers et la sélection naturelle a, depuis, généré des différences pour les caractères adaptatifs. L'hybridation a joué un rôle très important au cours de cette histoire, en permettant notamment au Chêne sessile de migrer et de coloniser des espaces nouveaux par introgression dans les peuplements de Chêne pédonculé déjà établis.
The manuscript is a synthesis of ten years of research on the distribution of genetic diversity of European oaks (Quercus petraea and Quercus robur) including molecular and phenotypic diversity. By comparing the genetic and historical data (fossil pollen), the main mechanisms that shaped diversity and especially the dynamics of postglacial colonisation were identified. Oaks were restricted in three refuge areas during the last glacial period and recolonised in less than 800 years the whole European continent. The rapid colonisation was mostly due to rare but long distance dispersion events as witnessed by the extant geographic distribution of chloroplast DNA polymorphism. After colonisation, pollen flow among forests contributed to erase the genetic differentiation among stands. Finally natural selection pressures induced new genetic differences among provenances. Interspecific hybridisation was also an important dispersion mechanism enabling Quercus petraea to colonise new sites by introgression into Quercus robur stands.