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Au cours de la dernière décennie, le mécanisme de certification a considérablement influencé le débat sur la gestion forestière durable en l'immergeant dans la sphère marchande. Il s'est imposé aussi rapidement du fait que trois grandes conditions se sont trouvées réunies. La première est liée au changement radical de posture stratégique des grandes organisations de conservation de la nature, qui ne jouent plus désormais contre le commerce mais avec le marché. La seconde a pour origine une extension des composantes de la qualité totale des produits à des dimensions toujours plus détachées du produit lui-même. La dernière réside dans la réduction de la problématique de la gestion durable à une approche par critères et niveaux de performance qui s'apparente à une gestion plus "écologiqu[...]

Au cours de la dernière décennie, le mécanisme de certification a considérablement influencé le débat sur la gestion forestière durable en l'immergeant dans la sphère marchande. Il s'est imposé aussi rapidement du fait que trois grandes conditions se sont trouvées réunies. La première est liée au changement radical de posture stratégique des grandes organisations de conservation de la nature, qui ne jouent plus désormais contre le commerce mais avec le marché. La seconde a pour origine une extension des composantes de la qualité totale des produits à des dimensions toujours plus détachées du produit lui-même. La dernière réside dans la réduction de la problématique de la gestion durable à une approche par critères et niveaux de performance qui s'apparente à une gestion plus "écologiquement correcte" que "durable". Finalement, ces "propos indiscrets" donnent lieu à une mise en perspective originale de certaines questions clefs liées à la certification forestière.
Over the last decade, certification has greatly influenced discussions on sustainable forest management and driven it into the realm of commodities. The concomitance of three major conditions was instrumental in rapidly accrediting the principle of certification; one derives from the radical change in the strategic stance of major nature conservation organisations which are now no longer working against but with the market. The second is rooted in the tendency to extend the constituents of total quality in products to areas that are increasingly unattached to the product itse lf. The last arises from the reduction of the whole issue of sustainable management to a criteria- and performance-based approach, which resembles "ecologically correct" management more than it does sustainable management. Finally, these maverick considerations set a new perspective on some of the key questions relating to forest certification.