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Résumé de l'auteur : Cette étude propose une analyse croisée des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques
(MAEC) et des Paiements pour Services Environnementaux (PSE) expérimentés en Bretagne, en particulier ceux portés par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne (AELB). Elle évalue ces deux dispositifs selon trois dimensions : leur capacité à mobiliser les agriculteurs via la contractualisation, leur efficacité environnementale, et leur efficience économique. L’analyse interroge également leur articulation stratégique face aux enjeux agroécologiques spécifiques à la Bretagne, et selon les différentes typologies d’exploitation rencontrées.
Les résultats montrent que les MAEC, dans leur version 2023–2027 structurée autour de logiques de systèmes d’exploitation, tendent à restreindre l’[...]

Résumé de l'auteur : Cette étude propose une analyse croisée des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques
(MAEC) et des Paiements pour Services Environnementaux (PSE) expérimentés en Bretagne, en particulier ceux portés par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne (AELB). Elle évalue ces deux dispositifs selon trois dimensions : leur capacité à mobiliser les agriculteurs via la contractualisation, leur efficacité environnementale, et leur efficience économique. L’analyse interroge également leur articulation stratégique face aux enjeux agroécologiques spécifiques à la Bretagne, et selon les différentes typologies d’exploitation rencontrées.
Les résultats montrent que les MAEC, dans leur version 2023–2027 structurée autour de logiques de systèmes d’exploitation, tendent à restreindre l’accès aux exploitations déjà très engagées dans des pratiques vertueuses, laissant de côté une part significative des agriculteurs plus éloignés des critères d’éligibilité. À l’inverse, les PSE offrent une plus grande flexibilité, permettant d’embarquer une diversité d’exploitations grâce à un cahier des charges localement défini, mieux adapté aux enjeux et aux systèmes présents. Leur simplicité contractuelle, l’absence de pénalités, et la lisibilité des indicateurs participent à une réduction du consentement à recevoir des agriculteurs, facilitant leur engagement.
Cependant, cette dynamique plus inclusive des PSE n’assure pas pour autant un gain environnemental robuste. La majorité des indicateurs retenus favorisent l’optimisation de pratiques existantes plutôt qu’un véritable changement de système. De plus, l’élaboration locale des cahiers des charges, bien que pertinente, représente un coût d’ingénierie élevé, limitant leur déploiement à grande échelle et interrogeant leur efficience à long terme.
Malgré ces limites, les PSE se révèlent particulièrement adaptés pour encapaciter certains bénéficiaires directs de services environnementaux, comme les syndicats producteurs d’eau, à financer des actions de prévention. En cela, ils ouvrent des perspectives intéressantes pour mobiliser des financements locaux là où les MAEC peinent à le faire. L’étude conclut à la nécessité de penser ces outils de manière complémentaire : les MAEC pour structurer la transition dans la durée, et les PSE pour cibler des zones ou des publics aujourd’hui peu mobilisés et sur des territoires à fort enjeux de préservation, à condition de renforcer la robustesse des indicateurs et leur contrôlabilité.