Infodoc : Sciences, Techniques et Culture

Les fleuves sont fortement anthropisés et peuvent être contaminés par divers polluants. Les nappes alluviales accompagnant les cours d'eau sont intensivement exploitées par pompage, que ce soit pour l'alimentation en eau potable ou pour l'irrigation. Compte tenu des échanges potentiels entre la nappe et la rivière et du transfert potentiel de polluant, il est possible que cette ressource en eau soit contaminée à son tour. Dès lors, il est essentiel de comprendre les mécanismes des échanges nappe-rivière.
Cette étude exploratoire de ces échanges nappe-rivière a été menée sur le champ captant de la Jouve à Sorgues, situé sur la nappe alluviale du Rhône. Les objectifs sont d'acquérir des donnés sur le terrain, d'analyser statistiquement les chroniques recueillies, et enfin de développe[...]

Les fleuves sont fortement anthropisés et peuvent être contaminés par divers polluants. Les nappes alluviales accompagnant les cours d'eau sont intensivement exploitées par pompage, que ce soit pour l'alimentation en eau potable ou pour l'irrigation. Compte tenu des échanges potentiels entre la nappe et la rivière et du transfert potentiel de polluant, il est possible que cette ressource en eau soit contaminée à son tour. Dès lors, il est essentiel de comprendre les mécanismes des échanges nappe-rivière.
Cette étude exploratoire de ces échanges nappe-rivière a été menée sur le champ captant de la Jouve à Sorgues, situé sur la nappe alluviale du Rhône. Les objectifs sont d'acquérir des donnés sur le terrain, d'analyser statistiquement les chroniques recueillies, et enfin de développer un modèle 1D des écoulements, des transferts thermiques et de tritium entre le Rhône et la nappe.
Pendant trois mois, quatre traceurs ont été suivis : le niveau d'eau, la température, la conductivité électrique et l’activité volumique de tritium. Ces mesures ont été faites dans le Rhône et dans un piézomètre situé à 20 mètres de la rivière, dans la nappe alluviale.
L’analyse des chroniques des niveaux d’eau a suggéré un temps de transfert d’eau d’environ un jour. Elle a également montré que le sens de l’échange est dirigé vers la nappe. La conductivité électrique a permis d’estimer un temps de transfert des solutés d’environ cinq jours pendant les crues. Le tritium a révélé la présence de sources d’eau autres que le Rhône alimentant le champ captant. Quant à la température, elle s’est révélée être un traceur très complexe en raison de son influence combinée par plusieurs forçages.
L’outil CATHERINE a permis d’estimer la conductivité hydraulique moyenne entre le Rhône et le piézomètre à 1,5 x 10⁻⁴ m/s. Le modèle 1D d’écoulement a reproduit l’écoulement entre les deux compartiments et a estimé une vitesse de Darcy de 7 x 10⁻⁶ m/s. Le modèle thermique a montré que l’utilisation de la température comme traceur nécessite de rester proche de la rivière. Enfin, le modèle de transfert du tritium a estimé des activités volumiques dans le piézomètre proche de celles mesurées.