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Résumé de l'auteur : Face aux défis d’adaptation des systèmes agricoles méditerranéens au changement climatique, l’adoption de pratiques agroécologiques pour le maintien et la restauration de la qualité des sols est prometteuse. Parmi ces pratiques, l’utilisation massive de matières organiques végétales non compostées (broyats bruts de déchets verts) offre une opportunité pour renforcer la durabilité des systèmes arboricoles de Provence tout en participant aux logiques de valorisation locale des déchets organiques. S’il reste à évaluer les impacts de cette pratique sur les composantes de ces systèmes, l'objectif de cette étude est d'évaluer son potentiel de développement en arboriculture provençale, en prenant en compte la taille du gisement de déchets verts et ses modes de g[...]

Résumé de l'auteur : Face aux défis d’adaptation des systèmes agricoles méditerranéens au changement climatique, l’adoption de pratiques agroécologiques pour le maintien et la restauration de la qualité des sols est prometteuse. Parmi ces pratiques, l’utilisation massive de matières organiques végétales non compostées (broyats bruts de déchets verts) offre une opportunité pour renforcer la durabilité des systèmes arboricoles de Provence tout en participant aux logiques de valorisation locale des déchets organiques. S’il reste à évaluer les impacts de cette pratique sur les composantes de ces systèmes, l'objectif de cette étude est d'évaluer son potentiel de développement en arboriculture provençale, en prenant en compte la taille du gisement de déchets verts et ses modes de gestion. Pour y répondre, l’étude s’appuie sur la collecte et le traitement de données quantitatives sur les flux de déchets verts collectés, traités et valorisés dans les départements du Vaucluse, Bouches-du-Rhône et Gard. La démarche repose de plus sur l’analyse qualitative du réseau d’acteurs impliqués dans la gestion de ces flux, préalablement identifiés puis enquêtés. 25 enquêtes semi-directives de ces acteurs du territoire ont été réalisées puis analysées transversalement. Les résultats montrent que la disponibilité des broyats de déchets verts pour l’agriculture dépend de stratégies publiques et privées de gestion au sein d’un système sociotechnique complexe, qui gère plus largement les produits résiduaires organiques (PRO). Ces stratégies sont influencées notamment par des facteurs économiques, politiques, règlementaires et techniques en interaction, qui amènent à privilégier un retour au sol des formes compostées des PRO disponibles. L'analyse des réseaux d'acteurs a également mis en lumière l'existence de configurations spécifiques favorisant l'utilisation brute des broyats en agriculture, même si l’analyse quantitative des flux suggère un faible potentiel des surfaces en vergers provençaux pouvant en disposer. Le développement de cette gestion alternative, bien que mobilisant de nombreux leviers, reste freinée notamment par des contraintes techniques et sociales, tant au niveau des vergers qu'au sein du système sociotechnique global.
Enfin, l'étude suggère que la future disponibilité des broyats bruts pourrait être réduite en raison des priorités données aux autres voies de valorisation, comme le compostage des biodéchets alimentaires, sous l'effet des régulations nationales. La pertinence des estimations chiffrées au regard des hypothèses de calculs posées et des données disponibles mérite d’être discutée mais l’approche systémique identifie des freins et leviers mobilisables pour alimenter la conception d’innovations couplées, en concertation avec l’ensemble des acteurs du système sociotechnique.