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Le changement climatique risque d’entraîner une élévation des étages de végétation en altitude. En un point donné, le cortège des essences forestières adaptées va donc évoluer. Des modélisations permettent de prédire les essences adaptées à la fin du siècle. Sur la base de ces modélisations, l’objectif de ce travail est d’évaluer la régénération se développant dans les coupes réalisées entre 2005 et 2008, dans les forêts de protection contre les risques naturels du Bas-Valais. Ensuite, les essences principales seront passées en revue afin de connaître les facteurs influençant le plus l’abondance de leur régénération dans les stations où elles sont actuellement adaptées. Près d’un tiers des surfaces inventoriées sont en dessous du profil minimal du NaiS (gestion durable des forêts de p[...]

Le changement climatique risque d’entraîner une élévation des étages de végétation en altitude. En un point donné, le cortège des essences forestières adaptées va donc évoluer. Des modélisations permettent de prédire les essences adaptées à la fin du siècle. Sur la base de ces modélisations, l’objectif de ce travail est d’évaluer la régénération se développant dans les coupes réalisées entre 2005 et 2008, dans les forêts de protection contre les risques naturels du Bas-Valais. Ensuite, les essences principales seront passées en revue afin de connaître les facteurs influençant le plus l’abondance de leur régénération dans les stations où elles sont actuellement adaptées. Près d’un tiers des surfaces inventoriées sont en dessous du profil minimal du NaiS (gestion durable des forêts de protection). En intégrant les exigences liées au changement climatique, cette proportion passe a plus de la moitié des surfaces. L’analyse statistique par essence rejoint ce qui a été relevés sur les fiches NaiS, les facteurs principaux bloquant la régénération sont la pression de la faune et la concurrence herbacée. La concurrence étant liée à l’intensité lumineuse présente dans les ouvertures, il est particulièrement délicat de rajeunir les essences héliophiles. Il est ainsi conseillé de tenter de rajeunir ces essences en réalisant des ouvertures plus petites qu’en 2005 – 2008. La taille idéale dépend grandement de la station ; dans tous les cas 5 heures d’ensoleillement en juin sont nécessaires pour le rajeunissement des essences héliophiles. Cela permet aussi un développement important de la strate herbacée, il semble donc contreproductif d’ouvrir plus. La réussite de la régénération héliophile dans ces ouvertures plus petites serait donc conditionnée à un passage en soins sylvicoles une dizaine d’années après la coupe. Il est également judicieux de laisser plus de bois mort au sol, cela augmenterait la probabilité de laisser des plants en dehors de la dent du gibier et de s’affranchir de la concurrence herbacée. Ces mesures devront s’accompagner d’un suivi ambitieux des populations de gibier ; aujourd’hui elles bloquent le rajeunissement de certaines essences. Cela est d’autant plus problématique que ce sont des essences généralement plébiscitées pour l’adaptation au changement climatique ou avec un rôle sylvicole important. Suite à ce travail, de nombreuses questions demeurent sur l’adaptation des forêts au changement climatique.
Climate change is likely to lead to an upward shift in vegetation zones. The ensemble of suitable tree species will thus evolve. Modelling tests predict which species will be appropriate by the end of the century. Based on these models, the aim of this study is to assess the regeneration occurring in the cuts made between 2005 and 2008 in the protective forests against natural hazards in the Bas-Valais. Subsequently, the main species will be reviewed to identify the factors most influencing the abundance of their regeneration in the sites where they are currently adapted. Nearly one-third of the surveyed areas are below the minimal profile of the NaiS (sustainable management of protective forests). When incorporating the requirements related to climate change, this proportion rises to over half of the areas. The statistical analysis by species aligns with the findings recorded on the NaiS forms; the main factors hindering regeneration are wildlife pressure and herbaceous competition. Competition, which is linked to the light intensity present in openings, makes it particularly challenging to regenerate heliophilous species. It is thus recommended to attempt to regenerate these species by creating smaller openings than those made in 2005–2008. The ideal size greatly depends on the site; in all cases, 5 hours of sunlight in June are necessary for the regeneration of heliophilous species. This also allows for significant development of the herbaceous layer, making it counterproductive to create larger openings. The success of heliophilous regeneration in these smaller openings would therefore depend on implementing silvicultural care about ten years after the cut. It is also advisable to leave more dead wood on the ground, as this would increase the likelihood of seedlings being out of reach of wildlife and reduce herbaceous competition. These measures should be accompanied by an ambitious monitoring of wildlife populations, which currently hinder the regeneration of certain species. This issue is particularly problematic because these species are generally favoured for their adaptation to climate change or their important forestry role. Following this work, many questions remain about the adaptation of forests to climate change.