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L’accès à l’eau d’irrigation est un sujet de grande actualité dans un contexte d’adaptation au réchauffement climatique, notamment dans le monde agricole. En France, certaines parcelles sont équipées par des réseaux d’irrigation collectifs sous pression construits majoritairement au 20e siècle atteignant désormais la fin de leur durée de vie. Les gestionnaires sont confrontés à leur réhabilitation, qui, pour beaucoup d’entre eux, est uniquement réalisable en ayant recours à des financements publics. La décision de financement est tributaire de la pertinence d’une réhabilitation définissable par les effets et services joints qu’elle implique. Les effets concernant l’économie de l’exploitation agricole et les filières associées (matériel, transformation, etc.) sont relativement bien con[...]

L’accès à l’eau d’irrigation est un sujet de grande actualité dans un contexte d’adaptation au réchauffement climatique, notamment dans le monde agricole. En France, certaines parcelles sont équipées par des réseaux d’irrigation collectifs sous pression construits majoritairement au 20e siècle atteignant désormais la fin de leur durée de vie. Les gestionnaires sont confrontés à leur réhabilitation, qui, pour beaucoup d’entre eux, est uniquement réalisable en ayant recours à des financements publics. La décision de financement est tributaire de la pertinence d’une réhabilitation définissable par les effets et services joints qu’elle implique. Les effets concernant l’économie de l’exploitation agricole et les filières associées (matériel, transformation, etc.) sont relativement bien connus. Cependant, d’autres, par exemple sur l’économie du territoire, les paysages, les dynamiques sociales ou les milieux, sont restés dans l’ombre des analyses. Ce sont ces effets que ce travail vise à identifier et qualifier afin d’alimenter une réflexion autour d’une méthode générique pour l’aide à la décision des financeurs. Pour cela, l’auteur propose une méthode d’analyse de pertinence puis mène une enquête composée d’ateliers de réflexion et d’entretiens individuels sur quatre territoires (en Dordogne et Gironde) avec une totalité de onze réseaux gérés par divers types d’établissements (ASA, ASL, SIVOM, SIVU). Les résultats montrent que des effets et services apparaissent à différentes échelles du réseau et du territoire. Ils sont souvent conditionnés par les choix des usagers (effets indirects), en particulier des irrigants, et des conditions encadrantes telles que la spécificité du territoire et du réseau ou encore des influences internes ou externes au territoire. En conséquence, la généralisation du fond des effets et services potentiels s’est montrée impossible. Toutefois, l’auteur identifie des critères génériques pour catégoriser certains aspects d’un effet, tels que son origine, l’échelle d’apparition ou la dimension sociétale qu’il touche. Ces critères pourraient guider des démarches d’identification des effets au cas par cas. Dans un contexte de financement public, l’identification et la qualification des effets doivent se faire avec les divers acteurs locaux pour trois raisons principales mises en avant par ce travail : (i) les effets touchent considérablement des parties prenantes non usagères des réseaux (effets induits), (ii) les acteurs locaux sont les mieux placés pour identifier le conditionnement des natures des effet, et enfin (iii) la diversité d’acteurs fait ressortir diverses façons d’exprimer des effets, aidant ainsi à saisir leur exhaustivité.