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Résumé de l'auteur : Le bien-être des animaux d’élevage s’est imposé dans le débat public en Allemagne dans les années 1990-2000. L’Allemagne s’est depuis positionnée comme pionnier au niveau européen sur plusieurs sujets en lien avec le bien-être animal, engageant des travaux d’amélioration communs avec la France notamment. Cette étude, basée sur des entretiens auprès d’acteurs variés du secteur agricole et de recherches bibliographiques, vise à présenter les différentes voies de transformation de l’élevage porcin vers plus de bien-être animal. Celles-ci découlent en particulier des travaux de la Commission Borchert en 2020, qui a été un tournant dans les réflexions sur le bien-être animal en Allemagne et la planification de son amélioration dans [...]

Résumé de l'auteur : Le bien-être des animaux d’élevage s’est imposé dans le débat public en Allemagne dans les années 1990-2000. L’Allemagne s’est depuis positionnée comme pionnier au niveau européen sur plusieurs sujets en lien avec le bien-être animal, engageant des travaux d’amélioration communs avec la France notamment. Cette étude, basée sur des entretiens auprès d’acteurs variés du secteur agricole et de recherches bibliographiques, vise à présenter les différentes voies de transformation de l’élevage porcin vers plus de bien-être animal. Celles-ci découlent en particulier des travaux de la Commission Borchert en 2020, qui a été un tournant dans les réflexions sur le bien-être animal en Allemagne et la planification de son amélioration dans les élevages. Le présent rapport met notamment l’accent sur la coexistence de deux dynamiques : la transformation via des leviers de politiques publiques, impulsée par le ministère fédéral de l’agriculture (BMEL) et qui se focalise pour l’heure sur la filière porcine, et des initiatives privées basées sur un dispositif d’étiquetage volontaire auquel les principaux distributeurs allemands ont pris part. Le Ministère fédéral de l’agriculture avait pour projet de mettre en application les conclusions de la commission Borchert, mais pour l’heure seuls le dispositif d’étiquetage obligatoire et un plan de financement nettement inférieur aux recommandations de la commission ont été mis en place. Les démarches des acteurs privés (notamment aval dans la chaîne de valeur) se structurent autour du référentiel d’étiquetage Haltungsform, qui prévoir aujourd’hui 5 niveaux de bien-être animal, pour les principales filières en Allemagne. Si elles permettent aux éleveurs de maintenir des standards supérieurs, ces initiatives ne semblent toutefois pas constituer un levier efficace pour une transition générale des exploitations d’élevages vers plus de bien-être animal, en l’absence de contrats de long terme notamment. C’est pourquoi un important dispositif de soutien public, tel que celui pensé par la Commission Borchert, est nécessaire pour faire progresser l’élevage porcin allemand (puis d’autres filières également) vers des standards supérieurs aux normes européennes.