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La hiérarchisation des espèces prioritaires pour la conservation est un sujet de recherche à part entière, et la littérature rassemble de nombreux indices de priorisation, dont certains ont été implémentés sur le territoire métropolitain. En Guyane Française, malgré l’établissement d’une liste rouge régionale pour les vertébrés en 2017, le territoire reste peu exploré d’un point de vue naturaliste et beaucoup d’espèces ne sont pas décrites, nécessitent des révisions taxonomiques ou encore sont trop rares pour pouvoir établir un enjeu de conservation. Nous avons donc proposé deux indices, adaptés au contexte guyanais, permettant d’établir une hiérarchisation des enjeux de biodiversité à l’échelle de chaque espace protégé. Ces indices ont été testés en condition réelle grâce aux données[...]

La hiérarchisation des espèces prioritaires pour la conservation est un sujet de recherche à part entière, et la littérature rassemble de nombreux indices de priorisation, dont certains ont été implémentés sur le territoire métropolitain. En Guyane Française, malgré l’établissement d’une liste rouge régionale pour les vertébrés en 2017, le territoire reste peu exploré d’un point de vue naturaliste et beaucoup d’espèces ne sont pas décrites, nécessitent des révisions taxonomiques ou encore sont trop rares pour pouvoir établir un enjeu de conservation. Nous avons donc proposé deux indices, adaptés au contexte guyanais, permettant d’établir une hiérarchisation des enjeux de biodiversité à l’échelle de chaque espace protégé. Ces indices ont été testés en condition réelle grâce aux données de répartition issues de la base de données participative Faune-Guyane. Nous avons comparé ces indices à quatre autres indices de la littérature : les indices comparés présentent une congruence globale, mais ceux développés à une échelle de l’espace protégé sont plus discriminants. Nous proposons une méthodologie impliquant un indice développé dans le contexte guyanais (Ielo5) complété d’un indice de la littérature (Barneix-Gigot, 2013) pour obtenir des hiérarchisations objectives et un point de vue complet sur les espèces à enjeu dans chaque espace protégé. Ces hiérarchisations peuvent être utilisées pour l’élaboration de plans de gestion ou pour faire émerger des stratégies en faveur de la biodiversité. Enfin, nous avons utilisé les résultats pour quantifier et cartographier la biodiversité grise (espèces menacées non incluses dans des espaces protégés) sur le territoire.

Prioritization of species is a crucial point of conservation actions, and priority-setting methods are the subject of many papers over the last years. Some tools were developed or implemented in France but poorly in ultramarine territories. In French Guiana, a red list for vertebrates’ species was established in 2017, but many species are still to be described, too rare to be evaluated, or under taxonomic revision, and the territory remains under explored.In this context, we developed two indexes for hierarchization of vertebrate species at the level of the protected area. These indexes were implemented using occurrence data from the participative tool Faune-Guyane and were compared with four other indexes obtained from literature. Having evaluated the relevance and redundancy of the results, we suggest a methodology combining one index developed in Guyanese context (Ielo5) and oneliterature-based index (Barneix-Gigot 2013), in order to obtain an objective and hierarchization of species in each protected area. The obtained lists can be used for conservation planning by protected area managers or groups of protected areas. Finally, weused the results to quantify gap species on the territory and presented a mapping of important areas for these species. This final application allows to combine spatial conservation prioritization and non-spatial planning for species management.