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Les plantes de pichet du genre Nepenthes ont développé des mécanismes uniques leur permettant d’acquérir des nutriments afin de survivre sur les sols oligotrophes des paléotropiques. Ces plantes carnivores ont des feuilles spécialisées formant un pichet qui contient un plan d’eau dans lequel les proies sont capturées, retenues puis digérées. Bien que les pichets sécrètent des enzymes pour digérer leurs proies, plusieurs espèces d’invertébrés parviennent à survivre à l’intérieur ce liquide sans être digérées. La nature de cette symbiose est peu connue : l’objectif principal de cette étude est de déterminer si l’infaune vivant dans les pichets a un effet sur l’efficacité de la digestion des proies, et si ces dernières doivent être considérées comme mutualistes, commensales ou parasites.[...]

Les plantes de pichet du genre Nepenthes ont développé des mécanismes uniques leur permettant d’acquérir des nutriments afin de survivre sur les sols oligotrophes des paléotropiques. Ces plantes carnivores ont des feuilles spécialisées formant un pichet qui contient un plan d’eau dans lequel les proies sont capturées, retenues puis digérées. Bien que les pichets sécrètent des enzymes pour digérer leurs proies, plusieurs espèces d’invertébrés parviennent à survivre à l’intérieur ce liquide sans être digérées. La nature de cette symbiose est peu connue : l’objectif principal de cette étude est de déterminer si l’infaune vivant dans les pichets a un effet sur l’efficacité de la digestion des proies, et si ces dernières doivent être considérées comme mutualistes, commensales ou parasites. Pour ce faire, nous avons mené des manipulations à Jambu Bongkok (Malaisie) où la structure du réseau alimentaire de Nepenthes rafflesiana et Nepenthes gracilis a été modifiée. Nous avons émis l’hypothèse que l’infaune améliorerait la digestion et que les moustiques filtreurs pourraient bénéficier de proies fragmentées par les moucherons. Nous avons trouvé des indications pour un effet potentiel de l’infaune sur la digestion, mais cela dépend du niveau d’eau dans les pichets. Les moucherons et les moustiques, précédemment identifiés comme commensales dans les pichets de Sarracenia, sont probablement des concurrents dans les pichets de Nepenthes. Nous concluons que la digestion des espèces de Nepenthes étudiées ne dépend pas fortement de l’infaune, et qu’une relation commensale ou parasitaire semble plus probable qu’un mutualisme en se basant sur les données actuelles.

Pitcher plants of the iconic genus Nepenthes have evolved a variety of unique mechanisms to acquire nutrients to survive on the oligotrophic soils on which they are found in the paleotropics. These carnivorous plants have specialised leaves forming a pitcher that contains a water body in which prey is captured, retained, and digested. Although the pitchers secrete enzymes to digest their insect prey, several invertebrate species manage to survive inside the pitcher fluid without getting digested. Little is known about the nature of this symbiosis. The main objective of this study is to explore whether the infaunathat live inside pitchers influence the digestion efficiency of the prey and whether they should consequently be considered mutualists, commensals, or parasites. To determine this, we conducted manipulative field experiments in Jambu Bongkok (Malaysia) where the food web structure of Nepenthes rafflesiana and Nepenthes gracilis was modified. We hypothesised that infauna would improve digestion and that filtering collector mosquitoes might benefit from prey fragmented by midges. We found indications for a potential effect of infauna on digestion, but this depends on the water level in the pitchers. Midgesand mosquitoes, which have had previously been shown to be commensals in Sarracenia pitchers, are likely to be competitors in Nepenthes pitchers. We conclude that the studied Nepenthes species may not strongly rely on infauna to help them digest prey and that a commensal or parasitic relationship seems more likely than a mutualism based on the data at hand.