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Résumé de l'auteur : "Mon stage s'inscrit dans le projet RestoR de l'Organisation Bretonne de Sélection. Ce projet est ambitieux car il a pour but de créer une lignée restauratrice de la fertilité mâle chez le chou-fleur (Brassica oleracea var botrytis), afin de pouvoir utiliser les ressources génétiques disponibles sur le marché dans les programmes de sélection de l'entreprise. En effet, aujourd'hui la quasi-totalité des variétés commercialisées de choux-fleurs sont des hybrides stériles. Cette stérilité est une conséquence de l'utilisation de la stérilité mâle cytoplasmique (CMS) dans la production d'hybride, cette technique garantissant une meilleure fiabilité que l'auto-incompatibilité longtemps utilisée. La CMS repose sur un gène mitochondrial, orf 138, qui empêche le développeme[...]

Résumé de l'auteur : "Mon stage s'inscrit dans le projet RestoR de l'Organisation Bretonne de Sélection. Ce projet est ambitieux car il a pour but de créer une lignée restauratrice de la fertilité mâle chez le chou-fleur (Brassica oleracea var botrytis), afin de pouvoir utiliser les ressources génétiques disponibles sur le marché dans les programmes de sélection de l'entreprise. En effet, aujourd'hui la quasi-totalité des variétés commercialisées de choux-fleurs sont des hybrides stériles. Cette stérilité est une conséquence de l'utilisation de la stérilité mâle cytoplasmique (CMS) dans la production d'hybride, cette technique garantissant une meilleure fiabilité que l'auto-incompatibilité longtemps utilisée. La CMS repose sur un gène mitochondrial, orf 138, qui empêche le développement des microspores et donc la production de pollen. Toutefois, il est possible d'inhiber l'expression de ce gène via un gène nucléaire dominant, Rfo. Ainsi le projet RestoR vise à créer une lignée de chou-fleur ayant ce gène Rfo. Pour ce faire, une hybridation interspécifique est nécessaire entre un chou-fleur et un colza restauré car il n'existe pas de lignée de chou-fleur possédant cet allèle. Une fois cet hybride créé, il est nécessaire de retourner à un fond génétique chou-fleur via de nombreux backcross. Cependant, du fait du croisement interspécifique de départ et de notre problématique de rétablissement de la fertilité mâle (c'est-à-dire la production de pollen), la réussite des croisements est très faible. D'une part, des barrières d'incompatibilités interspécifiques peuvent se mettre en place, conduisant à l'avortement des embryons ; et d'autre part, la quantité et la viabilité du pollen produit par les hybrides interspécifiques et la première génération de backcross sont minimes. Pour parer à la première difficulté, une culture in vitro des siliques est possible. Une dizaine de jours après la pollinisation, les siliques sont récoltées et mises dans un milieu de culture pendant environ 10 jours. Ensuite, ces siliques sont ouvertes pour y retirer les embryons qui sont déposés sur un autre milieu de culture, favorable à leur germination.
L'analyse des différentes données recueillies durant la production des générations de 2023 a permis d'identifier certains paramètres influençant la réussite du projet. En effet, suivant la génération de backcross du croisement, il y aura plus ou moins d'embryons avec un même effort de pollinisation. De plus, au sein d'une même catégorie de croisement, la génétique femelle ainsi que la source du colza de départ semblent jouer un rôle sur l'obtention d'embryons. Egalement, le laps de temps entre les différentes étapes de culture in vitro influencerait la production d'embryons. Toujours dans la partie culture in vitro, la couleur de la silique au moment de son excision semble corrélée au nombre d'embryons présents. Un dernier facteur impacterai la réussite du projet, il s'agit de la température avant et après pollinisation. Ce paramètre est complexe car il influence aussi bien positivement que négativement la réussite. Il serait intéressant de mettre en place une étude plus fine pour permettre de mieux comprendre les conséquences de températures basses et élevées sur la réussite des croisements en choux-fleurs."