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En 2022, la sécheresse et la mise en place de restrictions sur l’irrigation ont fortement impacté les productions agricoles de la plaine de la Crau. Cette situation risque de se répéter dans les années à venir. Améliorer l’efficience de l’irrigation peut-il permettre de réaliser des économies d’eau suffisantes pour améliorer la gestion des crises de sécheresse sur ce territoire ? Cette question a été traitée auprès de deux grandes filières agricoles du territoire: la production de foin de Crau et l’arboriculture fruitière.
L’amélioration de l’efficience de l’irrigation gravitaire des prairies de foin de Crau peut passer par une meilleure gestion des durées d’irrigation grâce notamment à l’utilisation de détecteur d’eau en bout de champ. L’apport potentiel de ces capteurs a été mesur[...]

En 2022, la sécheresse et la mise en place de restrictions sur l’irrigation ont fortement impacté les productions agricoles de la plaine de la Crau. Cette situation risque de se répéter dans les années à venir. Améliorer l’efficience de l’irrigation peut-il permettre de réaliser des économies d’eau suffisantes pour améliorer la gestion des crises de sécheresse sur ce territoire ? Cette question a été traitée auprès de deux grandes filières agricoles du territoire: la production de foin de Crau et l’arboriculture fruitière.
L’amélioration de l’efficience de l’irrigation gravitaire des prairies de foin de Crau peut passer par une meilleure gestion des durées d’irrigation grâce notamment à l’utilisation de détecteur d’eau en bout de champ. L’apport potentiel de ces capteurs a été mesuré par modélisation. Ils pourraient permettre de réaliser des économies d’eau de 4000 à 5000 m3/ha/an et d’améliorer l’efficience de l’irrigation de 5 à 6 points sans pertes de rendement. Toutefois, cette amélioration est principalement liée à la diminution des pertes hors parcelles, pertes qui revêtent une importance toute particulière puisqu’elles constituent la principale source de recharge de la nappe du territoire.
L’amélioration de l’efficience de l’irrigation en arboriculture fruitière peut passer par le pilotage de l’irrigation et l’utilisation de système économes en eau. Cette question a été traitée par des enquêtes auprès des producteurs afin de recenser les pratiques du territoire. Toutes les exploitations irriguent en goutte-à-goutte et ont investi dans des sondes leur permettant de piloter leurs pratiques d’irrigation.
Enfin, une solution complémentaire a été envisagée: la création de nouveaux stockages d’eau sur le territoire à partir des excédents présents, à certaines périodes de l’année, sur les canaux d’irrigations gérés par des associations d’irrigants. À l’aide d’enquêtes et d’analyses climatiques, une étude de faisabilité a été réalisée à l’échelle d’une association d’irrigant. 9% du volume alloué chaque année aux utilisateurs du canal n’est pas utilisée et pourrait potentiellement être stocké. Toutefois, le foncier disponible pour la création de ces retenues est limitant et le changement climatique risque de diminuer la quantité d’eau stockable sur le canal.