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La socio-anthropologie du développement, fortement liée à l’Afrique, et que l’on peut aussi appeler « nouvelle anthropologie du développement », a pris forme dans les années 1980. En un quart de siècle, cette orientation scientifique a beaucoup évolué. Nous voudrions ici en esquisser un bref bilan, permettant de la situer dans l’histoire de l’anthropologie moderne, et de montrer comment elle a récemment débouché sur une perspective plus large, qui l’englobe, et que nous appellerons ici la « socio-anthropologie des espaces publics africains ». Quelques précisions préalables sont nécessaires. (a) Les courants ou les pôles que je vais distinguer ici sont de nature idéal-typique : certains chercheurs peuvent combiner en pratique plusieurs postures ou les occuper successivement. (b) Mon an[...]

La socio-anthropologie du développement, fortement liée à l’Afrique, et que l’on peut aussi appeler « nouvelle anthropologie du développement », a pris forme dans les années 1980. En un quart de siècle, cette orientation scientifique a beaucoup évolué. Nous voudrions ici en esquisser un bref bilan, permettant de la situer dans l’histoire de l’anthropologie moderne, et de montrer comment elle a récemment débouché sur une perspective plus large, qui l’englobe, et que nous appellerons ici la « socio-anthropologie des espaces publics africains ». Quelques précisions préalables sont nécessaires. (a) Les courants ou les pôles que je vais distinguer ici sont de nature idéal-typique : certains chercheurs peuvent combiner en pratique plusieurs postures ou les occuper successivement. (b) Mon analyse est très réductrice : elle ne rend pas compte d’une multitude de travaux individuels épars, parfois de grande qualité, qui ne rentrent pas dans les catégories sommaires ici esquissées trop rapidement. (c) La nouvelle anthropologie du développement et la socio-anthropologie des espaces publics africains restent incontestablement minoritaires tant en Afrique qu’en Europe, à la fois dans le paysage de l’anthropologie contemporaine en général (occupé majoritairement jusqu’à nos jours soit par les approches classiques ou néo-classiques, soit par les approches post-modernes et sur-modernes), et dans le domaine des études africaines. Nous allons tout d’abord décrire de façon très schématique ce paysage de l’anthropologie contemporaine, en général, et des études africaines en particulier.