Infodoc : Sciences, Techniques et Culture

Les débordements en milieu urbain survenus cet été 2021 montrent les limites de la gestion classique des réseaux enterrés. En France, de plus en plus de collectivités territoriales se tournent vers la gestion alternative des eaux pluviales urbaines, notamment pour tendre vers la ville perméable. Cette gestion vise à limiter l’impact de l’urbanisation sur le cycle de l’eau pluviale, à rendre visible le chemin de l’eau pluviale tout en réintroduisant le grand cycle de l’eau en ville. Ce mode de gestion, appelé gestion intégrée de l’eau en milieu urbain, s’axe majoritairement sur les aspects techniques. Or, les aspects liés aux sciences humaines et sociales y sont prépondérants. De plus, cette gestion a modifié les pratiques de travail et l’appréhension du sujet. C’est pourquoi, nous avo[...]

Les débordements en milieu urbain survenus cet été 2021 montrent les limites de la gestion classique des réseaux enterrés. En France, de plus en plus de collectivités territoriales se tournent vers la gestion alternative des eaux pluviales urbaines, notamment pour tendre vers la ville perméable. Cette gestion vise à limiter l’impact de l’urbanisation sur le cycle de l’eau pluviale, à rendre visible le chemin de l’eau pluviale tout en réintroduisant le grand cycle de l’eau en ville. Ce mode de gestion, appelé gestion intégrée de l’eau en milieu urbain, s’axe majoritairement sur les aspects techniques. Or, les aspects liés aux sciences humaines et sociales y sont prépondérants. De plus, cette gestion a modifié les pratiques de travail et l’appréhension du sujet. C’est pourquoi, nous avons voulu à travers cette étude qualitative connaître et mettre en avant les aspects sociétaux favorisant une gestion intégrée des eaux pluviales urbaines ainsi que les freins et leviers survenant lors de la mise en oeuvre de celle-ci. La présentation des enjeux, rencontrés dans la mise en oeuvre de la gestion des eaux pluviales urbaines (GEPU) sur le territoire du Sud-Ouest permet d’identifier les points de blocage rencontrés et les moyens à mettre en place pour favoriser une meilleure gestion par les parties prenantes. L’étude montre que les aspects sociétaux sont souvent traités en second plan après l’approche technique de la GEPU parfois au détriment de celle-ci. À travers les techniques alternatives mises en place dans le cadre de la GEPU, la notion de multiplicité est prégnante : interdisciplinarité, pluralité d’échelle (spatiale et administrative), textes réglementaires multiples, pluralité d’acteurs et enjeux pluriels. Cette complexité amène nécessairement à une hétérogénéité de la GEPU adaptée aux territoires. Afin de favoriser une meilleure gestion intégrée des ressources en eau, les collectivités territoriales ainsi que les différents acteurs intervenant sur le sujet de la GEPU doivent améliorer la communication, l’information et la sensibilisation autour de ce mode de gestion ainsi que mieux intégrer le grand public dans les phases de réalisation de projet. La clarification réglementaire ainsi qu’un portage politique amèneront un dynamisme territorial bénéfique à la mise en place des techniques alternatives