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La prise de conscience du changement climatique et, en conséquence, la nécessaire réduction de la tension sur la ressource en eau, amènent à repenser les systèmes de culture. L’érosion, l’appauvrissement des sols et la conséquente stagnation des rendements en grandes cultures ont motivé une part des agriculteurs au test de l’Agriculture de Conservation des Sols (ACS). C’est dans ce contexte que le projet TASCII, porté par la CACG, a vu le jour en 2019 pour une durée de 4 ans. Il vise à évaluer et comparer les systèmes d’ACS irrigués avec des systèmes classiques du département du Gers en travail du sol (TCS/Labour) dans un objectif d’amélioration de la durabilité et de la gestion en eau. Le projet se décline par la mise en place d’expérimentations au champ à la Mirandette et chez 5 Agr[...]

La prise de conscience du changement climatique et, en conséquence, la nécessaire réduction de la tension sur la ressource en eau, amènent à repenser les systèmes de culture. L’érosion, l’appauvrissement des sols et la conséquente stagnation des rendements en grandes cultures ont motivé une part des agriculteurs au test de l’Agriculture de Conservation des Sols (ACS). C’est dans ce contexte que le projet TASCII, porté par la CACG, a vu le jour en 2019 pour une durée de 4 ans. Il vise à évaluer et comparer les systèmes d’ACS irrigués avec des systèmes classiques du département du Gers en travail du sol (TCS/Labour) dans un objectif d’amélioration de la durabilité et de la gestion en eau. Le projet se décline par la mise en place d’expérimentations au champ à la Mirandette et chez 5 Agriculteurs Pilotes irrigants (AP) du Gers. La durabilité des différents systèmes sont étudiées. Les mesures expérimentales réalisées au cours de ce projet portent sur la gestion de l’irrigation : suivi des tensions en eau des sols, étude des productivités de l’eau pour différents systèmes et matériels d’irrigation. Le suivi du développement des cultures et couverts a été réalisé : restitutions des couverts végétaux (MERCI), analyse des reliquats azotés, densité de levées, indice de surface foliaire (développement végétatif), conductance stomatique, rendements, permettent de mesurer les performances agronomiques des systèmes. Les performances économiques, sociales et environnementales sont étudiées grâce à l’analyse multicritère réalisée à l’aide de l’outil Systerre. La durabilité des systèmes en ACS irrigués a été mis en avant sur une part des indicateurs. Une autre part reste plus nuancée. Tout d’abord, des économies de temps de travail à l’hectare de l’ordre de 1 à 4 h.ha-1 et de carburant (- 55%) sont mesurés en ACS-SD en comparaisons aux systèmes conventionnels. Les marges brutes hors aides découplées sont supérieures en SD en 2021. L’usage d’herbicides et de molluscicides reste important et supérieurs aux systèmes en travail du sol et sans couvert. Les économies d’eau ne sont pas encore pratiquées bien que le potentiel de réduction commence à s’exprimer. En SD, globalement, les tensions de l’eau du sol sont plus faibles qu’en travail du sol. La production de carbone par mètre cube d’eau est un indicateur plus intéressant à mobiliser que celle des économies d’eau strictes. Elle est plus importante en SD par rapport au Labour. Les parcelles étant en période de transition, il est nécessaire d’attendre encore plusieurs années et de tester différentes configurations climatiques et cultures avant de conclure sur les performances de ces systèmes en ACS et d’avoir des résultats robustes.