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Le pastoralisme est une activité humaine structurante des pelouses d’altitude en milieu de montagne. Ses effets sont largement discutés au sein de la littérature et dépendent de l’intensité d’utilisation des milieux par les troupeaux mais aussi du type de milieu et des conditions environnementales associées. Le suivi par collier GPS pendant quatre ans d’un troupeau au sein d’un massif alpin français aux étages subalpins à alpins sur des pelouses d’altitudes variées a permis de mesurer l’intensité de pâturage. Cette mesure a été discrétisée en grandes classes qualitatives sur lesquelles des relevés de végétations ont été réalisés pour chaque type de pelouses et à paramètre abiotiques constants. L’analyse de ces relevés a permis d’étudier la diversité spécifique et fonctionnelle des com[...]

Le pastoralisme est une activité humaine structurante des pelouses d’altitude en milieu de montagne. Ses effets sont largement discutés au sein de la littérature et dépendent de l’intensité d’utilisation des milieux par les troupeaux mais aussi du type de milieu et des conditions environnementales associées. Le suivi par collier GPS pendant quatre ans d’un troupeau au sein d’un massif alpin français aux étages subalpins à alpins sur des pelouses d’altitudes variées a permis de mesurer l’intensité de pâturage. Cette mesure a été discrétisée en grandes classes qualitatives sur lesquelles des relevés de végétations ont été réalisés pour chaque type de pelouses et à paramètre abiotiques constants. L’analyse de ces relevés a permis d’étudier la diversité spécifique et fonctionnelle des communautés végétales en fonction de l’intensité d’utilisation du milieu par le troupeau. Il apparaît tout d’abord que l’ensemble des communautés végétales échantillonnées sont très diversifiées et équilibrées même si des effets du pâturage sont également observés. Ces effets diffèrent sensiblement en fonction du type de végétation considéré. Si les pelouses des versants chauds très riches en espèces s’appauvrissent à mesure que l’intensité de pâturage augmente, la tendance inverse semble se dessiner pour les pelouses composées principalement de Nardus stricta naturellement plus pauvres en espèces végétales. Le pâturage favorise également les espèces des milieux riches et ouverts. A l’inverse, il n’a pas d’effet clairement identifié sur les espèces les plus rares des communautés, porteuses des fonctionnalités les plus rares dans l’écosystème. Ainsi la pratique actuelle du pastoralisme sur cet espace ne semble pas menacer la biodiversité végétale bien que certaines adaptations de conduite pourraient préserver les quelques habitats impactés. Les changements globaux en cours nécessitent néanmoins de rester vigilant puisque en modifiant les conditions abiotiques et possiblement les pratiques pastorales, ils sont à même de redessiner les relations qui existent entre cette activité et la biodiversité végétale.
Pastoralism is a structuring human activity in high altitude mountain grasslands. Its effects are widely discussed in the literature and depend on the intensity of use of the area by the herds but also on the type of area and the associated environmental conditions. GPS collar monitoring of a herd in a French alpine massif at subalpine to alpine levels on grasslands of various altitudes over a four-year period allowed us to measure the grazing intensity. This measurement was discretized into large qualitative classes on which vegetation surveys were carried out for each type of grassland and at constant abiotic parameters. The analysis of these surveys made it possible to study the specific and functional diversity of plant communities according to the intensity of use of the environment by the herd. First of all, it appears that all of the plant communities sampled are very diverse and balanced, even if grazing effects are also observed. These effects differ significantly depending on the type of vegetation considered. While the species-rich grasslands on the warm slopes became poorer as the grazing intensity increased, the opposite trend seems to be true for grasslands composed mainly of Nardus stricta, which are naturally poorer in plant species. Grazing also favors the species of rich and open environments. On the other hand, it has no clearly identified effect on the communities that carry the least represented functionalities in the ecosystem. Thus, the current practice of pastoralism in this area does not seem to threaten plant biodiversity, although some adaptations in management could preserve the few habitats that are impacted. Nevertheless, the global changes underway require vigilance since, by modifying abiotic conditions and possibly pastoral practices, they are capable of redrawing the relationships that exist between this activity and plant biodiversity.