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En 1992, la convention de Rio reconnaît le changement climatique, notamment grâce aux travaux du GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Étude du Climat) et exprime sa volonté de stabiliser les émissions de gaz à effets de serres (GES). En 1997, le protocole de Kyoto fixe des quotas de réduction des émissions de GES pour les pays industrialisés, sur la période 1990-2021. La France s'est fixée l'objectif "Facteur 4" d'ici 2050, qui consiste à diviser par 4 ses émissions de GES par rapport à 1990. En 2010, la loi Grenelle 2 impose à de nombreuses collectivités d'adopter un Plan Climat-Énergie Territorial(PCET). Le PCET vise deux objectifs : l'atténuation, c'est-à-dire limiter l'impact du territoire sur le climat en diminuant les émissions de GES, et l'adaptation, c'est-à-dire r[...]

En 1992, la convention de Rio reconnaît le changement climatique, notamment grâce aux travaux du GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Étude du Climat) et exprime sa volonté de stabiliser les émissions de gaz à effets de serres (GES). En 1997, le protocole de Kyoto fixe des quotas de réduction des émissions de GES pour les pays industrialisés, sur la période 1990-2021. La France s'est fixée l'objectif "Facteur 4" d'ici 2050, qui consiste à diviser par 4 ses émissions de GES par rapport à 1990. En 2010, la loi Grenelle 2 impose à de nombreuses collectivités d'adopter un Plan Climat-Énergie Territorial(PCET). Le PCET vise deux objectifs : l'atténuation, c'est-à-dire limiter l'impact du territoire sur le climat en diminuant les émissions de GES, et l'adaptation, c'est-à-dire réduire la vulnérabilité du territoire.
L'agroforesterie, système de culture innovant, associant une production de bois aux cultures au sein d'une même parcelle, pourrait répondre à ces deux objectifs. En effet, en plus de produire plus de biomasse qu'un assolement cultures/forêt, et de fournir plusieurs services écosystèmiques comme l'amélioration de la biodiversité, la protection de l'eau, la lutte contre l'érosion, les systèmes agroforestiers stockent du carbone dans les horizons profonds du sol, via les racines, mais également dans la biomasse aérienne. En créant un microclimat particulier, les arbres pourraient également protéger les cultures des fortes températures, des gelées tardives, et limiter l'évapotranspiration des plantes qui auraient besoin de moins d'eau pour pousser.
Cette étude vise à évaluer l'intérêt de développer l'agroforesterie dans la région Languedoc-Roussillon dans le cadre des PCET. LA première étape du travail a consisté en une étude des potentialités physiques de développement de l'agroforesterie. Pour cela, nous avons utilisé les outils de cartographie de type système d'information géographique (SIG). En croisant des données sur la pédologie des sols (profondeurs, réserve utile...) et sur l'occupation des sols, nous avons pu repérer des zones intéressantes au niveau de la région. Puis, nous avons étudié plus précisément le cas de l'agglomération de Montpellier, qui a un PCET en cours d'élaboration et où il y a un potentiel agroforestier significatif. Nous avons réalisé une trentaine d'enquêtes auprès des agriculteurs, afin de comprendre les différentes contraintes socio-technico-économiques qui peuvent freiner le développement de l'agroforesterie, de recueillir l'avis des agriculteurs sur ces systèmes et d'estimer le nombre d'entre eux qui seraient intéressés par mettre en place un projet sur leur exploitation. Nous sommes retournés une seconde fois chez les agriculteurs intéressés afin de concevoir le projet, ce qui nous a permis de faire des estimations de séquestration carbone.
Au niveau régional, 280.000 ha ont un potentiel agroforestier, dont 2000 ha de prairies, 132.000 ha de terres arables et 146.000 ha de vignes. Au niveau de l'agglomération de Montpellier, 8884ha sont adaptés à l'agroforesterie. Les enquêtes ont révélé que 30% des agriculteurs sont prêts à expérimenter ces systèmes sur 5 à 15% de leur exploitation. Parmi eux, on retrouve une grande diversité d'orientations technico-économiques. Le principal handicap e la région dans un put de développer 'agroforesterie concerne le parcellaire viticole, très morcelé et de petite taille, mais également la réglementation concernant les aides à la restructuration du vignoble. Les agriculteurs sont globalement désireux de visiter des parcelles agroforestières afin de voir concrètement à quoi ressemblent ces systèmes. L'agglomération de Montpellier possèderait un potentiel actuellement mobilisable de 130 à 400 ha pour développer l'agrofresterie, ce qui permettrait le stockage de 2.800 à 8.600 tC sur 40 ans, soit 260 à 800 tCO2/an. À l'échelle régionale, ce potentiel s'élève de 4.200 à 12.6000 ha, ce qui engendrerait un stockage de 100.000 à 300.000 tC sur 40 ans, soit 9150 à 27.500 tCO2/an.