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Sur les grands bassins céréaliers, en l'absence d'élevage, les ressources en fertilisants organiques sont rares et chères pour les exploitations en AB. L'autonomie de ces systèmes vis à vis de ces fertilisants représente donc un enjeu majeur pour ces systèmes. Ce constat a conduit ARVALIS à mettre en place en 2008 un essai système visant à évaluer la durabilité d'un système de grandes cultures biologiques conduit sans apports de fertilisants organiques. Le bilan des 3 premières campagnes a mis en évidence une carence des blés tendres d'hiver en azote. Le rendement et la qualité sont d'autant plus pénalisés en fin de rotation (blé de féverole) que derrière la luzerne. L'étude de la nutrition azotée des blés tendres lancée en 2011 sur l'essai avait pour objectif de déterminer l'origine [...]

Sur les grands bassins céréaliers, en l'absence d'élevage, les ressources en fertilisants organiques sont rares et chères pour les exploitations en AB. L'autonomie de ces systèmes vis à vis de ces fertilisants représente donc un enjeu majeur pour ces systèmes. Ce constat a conduit ARVALIS à mettre en place en 2008 un essai système visant à évaluer la durabilité d'un système de grandes cultures biologiques conduit sans apports de fertilisants organiques. Le bilan des 3 premières campagnes a mis en évidence une carence des blés tendres d'hiver en azote. Le rendement et la qualité sont d'autant plus pénalisés en fin de rotation (blé de féverole) que derrière la luzerne. L'étude de la nutrition azotée des blés tendres lancée en 2011 sur l'essai avait pour objectif de déterminer l'origine de cette carence. Deux hypothèses majeures avaient été avancées : une disponibilité insuffisante en azote, ou bien à une incapacité des blés à l'absorber et à le réinvestir efficacement dans l'élaboration des grains. La première étape de cette étude a été d’élaborer une méthodologie adaptée au dispositif expérimental et de la valider à l'aide des résultats obtenus sur la campagne 2011. La mise en œuvre de cette méthode en 2011, basée sur un suivi conjoint au champ de la minéralisation nette et de l'absorption de l'azote par les blés, a permis globalement de répondre aux questions posées. Un suivi de l'état de nutrition azoté des blés tendres d'hiver a montré que ceux-ci étaient entrés en carence très précocement (stade tallage). Cependant cette carence ne semble pas être due à une trop faible disponibilité en azote, mais plutôt à une absorption d'azote limitée du fait du fort déficit hydrique du printemps 2011. Par ailleurs, les blés de l'essai BIO apparaissent très efficients à valoriser l'azote absorbé dans l'élaboration des grains. Ce qui leur a permis, malgré un fort stress azoté, d'obtenir des performances satisfaisantes au regard des objectifs fixés. Néanmoins, ces tendances doivent être considérées avec du recul car elles ne se basent que sur une seule année d'étude. Par ailleurs, la mise en œuvre de la méthodologie sur la campagne 2011 a mis en évidence plusieurs limites. En premier lieu, une forte variabilité sur les mesures réalisées au champ qui entraîne une forte incertitude sur les différents paramètres estimés (notamment la minéralisation nette apparente). Par ailleurs, certains protocoles et modes opératoires se sont révélés inadaptés pour le suivi de certains paramètres (lixiviation nitrates en particulier). Enfin, l'utilisation de modèles en substitution du suivi au champ de certains composantes du système (minéralisation des résidus) n'a pas abouti à des résultats cohérents avec les mesures réalisés au champ. A l'issue de cette première année d'étude, on peut considérer que la méthodologie testée sur la campagne 2011 a permis d'obtenir des premiers résultats encourageants. Ils ont d'ailleurs conduit à une réflexion sur diverses pistes de solutions techniques. Cependant, la méthodologie mise en œuvre s'est révélée inadaptée pour répondre à certaines des questions posées. En conséquence, plusieurs modifications des modes opératoires et des outils utilisés ont été proposées.