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Au sein des écosystèmes, les individus sont soumis à diverses pressions environnementales abiotiques et biotiques dont la compétition inter ou intra spécifique pour accéder à la ressource. De nombreuses stratégies ont été mises en place pour augmenter la capacité compétitive d'un organisme : rapidité, taille, préhension, vitesse de prélèvement...Le pouvoir compétitif des espèces peut être mesuré en estimant la dépendance de la croissance des organismes à la concentration en ressources grâce à l'approche mécaniste par la mesure des R*. En effet, cette approche consistant à associer une concentration en nutriment propre à chaque espèce à ses paramètres de croissance permet d'estimer les avantages et désavantages compétitifs entre chaque espèce et de prédire ainsi l'issue théorique d'une[...]

Au sein des écosystèmes, les individus sont soumis à diverses pressions environnementales abiotiques et biotiques dont la compétition inter ou intra spécifique pour accéder à la ressource. De nombreuses stratégies ont été mises en place pour augmenter la capacité compétitive d'un organisme : rapidité, taille, préhension, vitesse de prélèvement...Le pouvoir compétitif des espèces peut être mesuré en estimant la dépendance de la croissance des organismes à la concentration en ressources grâce à l'approche mécaniste par la mesure des R*. En effet, cette approche consistant à associer une concentration en nutriment propre à chaque espèce à ses paramètres de croissance permet d'estimer les avantages et désavantages compétitifs entre chaque espèce et de prédire ainsi l'issue théorique d'une compétition. L'allélopathie est un mécanisme développé par les organismes qui a pour principe le relargage, dans le milieu, de composés affectant des organismes sensibles. Ses effets peuvent être positifs ou négatifs mais sont le plus souvent négatifs et ont été observés dans plusieurs cas : entre bactéries et phytoplancton et phytoplancton et zooplancton.
Déterminer des organismes sensibles ainsi que l'influence de l'allélopathie sur la dynamique de l'écosystème sont des questions auxquelles ces travaux ont cherché des réponses. Nous y avons testé l'hypothèse qu'un désavantage compétitif, se traduisant par un R* important, peut-être compensé par des interactions allélopathiques entre différents organismes de l'écosystème.
Ces études ont utilisé comme modèle le complexe symbiotique protiste - phytoplancton Paramecium bursaria - Chlorella vulgaris car il est rencontré fréquemment dans la nature ; il est facilement cultivable en laboratoire et des observations ont notamment montré que C. vulgaris sécrète des molécules pouvant être toxiques. L'étude de la dynamique de cultures expérimentales de ce complexe avec ou sans autres compétiteurs (ciliés), ainsi que des tests d'allélopathie en utilisant des mileiux de cultures filtrés, nous a permis de déterminer des organismes sensibles aux composés allélopathiques ainsi que le poids de ces effets sur la compétition interspécifique pour une ressource ; le principe de ces expériences étant la comparaison des résultats obtenus expérimentalement avec ceux escomptés par l'estimation du R*. On constate qu'à l'inverse de Paramecium candatum, Tetrahymena pyriformis se révèle être un organisme sensible à l'allélopathie. Cette dernière peut avoir une influence non négligeable sur la dynamique de l'écosystème et permettre à P. bursaria de combler un désavantage compétitif.