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Le Nord Cameroun est aujourd’hui confronté à de sérieux problèmes environnementaux dus principalement à la surpopulation et à la surexploitation des ressources. Les conséquences sont notamment la disparition des brousses et la dégradation des sols cultivables. Le manque de bois de feu et de bois de service ainsi que la baisse de fertilité des champs sont des problèmes quotidiens pour les paysans, en particulier dans la province de l’Extrême Nord. Un des moyens pour lutter contre ces problèmes et protéger l’environnement pourrait venir des arbres. En effet les arbres sont à la fois un moyen de lutter contre la dégradation du couvert végétal et une source de produits nécessaires à la vie des paysans : bois, fourrage, fruits, ombre... De plus certains arbres, parmi les légumine[...]

Le Nord Cameroun est aujourd’hui confronté à de sérieux problèmes environnementaux dus principalement à la surpopulation et à la surexploitation des ressources. Les conséquences sont notamment la disparition des brousses et la dégradation des sols cultivables. Le manque de bois de feu et de bois de service ainsi que la baisse de fertilité des champs sont des problèmes quotidiens pour les paysans, en particulier dans la province de l’Extrême Nord. Un des moyens pour lutter contre ces problèmes et protéger l’environnement pourrait venir des arbres. En effet les arbres sont à la fois un moyen de lutter contre la dégradation du couvert végétal et une source de produits nécessaires à la vie des paysans : bois, fourrage, fruits, ombre... De plus certains arbres, parmi les légumineuses, permettent de restaurer la fertilité des sols de manière relativement rapide. Dans ce contexte, le projet de Développement Paysannal et de Gestion de Terroir (DPGT) a choisi d’axer une partie de ses actions en faveur de l’insertion de l’arbre dans l’espace rural et en particulier dans les champs. Les actions collectives étant difficiles à mettre en place et à gérer, le DPGT a choisi de diriger son action vers les premiers concernés : les paysans. Le projet encourage donc les agriculteurs du Nord Cameroun à planter ou à conserver des arbres dans leur champs, avec pour objectif d’améliorer la fertilité des sols fatigués. Depuis six ans, diverses actions sont menées dans ce but. Dans un premier temps, les agents forestiers du DPGT effectuent une sensibilisation sur l’intérêtd es arbres auprès des groupements de producteurs de coton. Et dans un second temps ils mènent des actions concrètes de plantation ou de préservation d’arbres avec les paysans volontaires. L’action qui a le plus de succès est sans aucun doute la préservation des régénérations naturelles de Faiderbia albida dans les champs. Les autres actions qui sont menées, sont principalement des encouragements à la plantation : jachère arborée, haie vive, plantation de bornage, plantation scolaire,... Pour ces plantations on ne peut compter sur la régénération naturelle pour fournir les plants. Le DPGT a donc décidé de mettre en place un réseau de pépiniéristes privés afin de produire les plants nécessaires à ces diverses plantations. Ces pépiniéristes privés sont formés et soutenus matériellement et financièrement par le DPGT. Le projet DPGT doit toucher à sa fin en octobre 2001. Il a été confié au PRASAC (Pôle régional de Recherche Appliquée au développement des Savanes d’Afrique Centrale) la mission de faire le bilan du travail effectué depuis six ans sur la composante "arbre". Une première évaluation a eu lieu en 2000 sur les actions en faveur de la densification des parcs à Faidherbia albida(Roquencourt, 2000) : le bilan de cette action n'est donc pas repris ici. L’objectif de notre étude est de faire le bilan des autres actions de foresterie du DPGT auprès des populations cibles. Notre travail repose principalement sur des enquêtes auprès des bénéficiaires du projet, pépiniéristes et paysans qui ont planté des arbres. Nous nous sommes concentrés sur les deux actions les plus marquantes, soutien aux pépiniéristes et jachère arborée, les autres actions étant pour l’instant très peu répandues. Cette étude s'inscrit également dans le programme de recherche de la jeune équipe ENGREF/CNEARC/CIRAD, intitulé "Systèmes agroforestiers et pilotage institutionnel" et dont un des objectifs est de mettre au point des méthodes de diagnostic des systèmes agroforestiers et d'analyse des interventions effectuées et de leurs impacts, afin de disposer d'outils prospectifs pour améliorer le pilotage institutionnel, en ciblant mieux les interventions les plus efficientes pour un développement durable.