En France, deux maladies menacent la production ostréicole. Depuis 2008 et chaque année, le naissain de Crassostrea gigas subit régulièrement des pertes massives impliquant le virus de l'herpès OsHV-1µvar et depuis 2012, des mortalités significatives chez les adultes de taille commerciale sont liées à la détection de Vibrio aestuarianus.
Les bases génétiques de la résistance à la vibriose et les corrélations génétiques de la résistance à V. aestuarianus et à OsHV-1 ont été estimées en utilisant quarante familles selon un croisement biparental. Pour chaque maladie, des épreuves infectieuses en milieu contrôlé ont été menées aux stades de naissain, juvénile et adulte. Des essais sur le terrain ont été réalisés pour déterminer si les expériences en laboratoire reflétaient ou non les évé[...]
En France, deux maladies menacent la production ostréicole. Depuis 2008 et chaque année, le naissain de Crassostrea gigas subit régulièrement des pertes massives impliquant le virus de l'herpès OsHV-1µvar et depuis 2012, des mortalités significatives chez les adultes de taille commerciale sont liées à la détection de Vibrio aestuarianus.
Les bases génétiques de la résistance à la vibriose et les corrélations génétiques de la résistance à V. aestuarianus et à OsHV-1 ont été estimées en utilisant quarante familles selon un croisement biparental. Pour chaque maladie, des épreuves infectieuses en milieu contrôlé ont été menées aux stades de naissain, juvénile et adulte. Des essais sur le terrain ont été réalisés pour déterminer si les expériences en laboratoire reflétaient ou non les événements de mortalité rencontrés par l'industrie ostréicole. Notre étude a montré la base génétique de la résistance à V. aestuarianus chez C. gigas, a confirmé une forte base génétique pour la résistance à l'infection par OsHV-1 et a révélé l'absence de corrélations génétiques entre la résistance à ces deux infections. En utilisant les mêmes familles, avons observé l'influence de deux pratiques d'élevage sur la mortalité causée par OsHV-1, indiquant l'importance de la taille pour la mortalité associée à OsHV-1 et une interaction significative entre la taille et la famille. Une deuxième étude a comparé la hauteur sur estran ce qui s'est avéré avoir un effet protecteur avec une interaction significative entre la famille et la hauteur sur estran.
Une hypothèse pour expliquer l'augmentation soudaine de la mortalité observée en France depuis 2012 est que la pression sélective due aux infections virales récurrentes aurait pu conduire à une plus grande sensibilité des adultes à la vibriose. Dans notre étude, deux lignées résistantes à l’infection par OsHV-1 et leurs témoins respectifs ont été testés expérimentalement en laboratoire pour déterminer leur degré de sensibilité à l'infection par V. aestuarianus. Ces résultats ont été confirmés par l'analyse de l'expression de 31 gènes de l’immunité chez des huîtres non challengées. L'expression différentielle des gènes a discriminé les huîtres en fonction de leur susceptibilité à l'infection aux stades juvénile et adulte, ce qui suggère des interactions complexes entre le génotype, le stade de développement et l'état immunitaire.
Des huîtres sélectionnées pour leur plus grande résistance à OsHV-1 sont maintenant disponibles pour l'industrie. L’impact de V. aestuarianus sur ces huîtres sélectionnées reste incertain, en particulier sur les huîtres triploïdes. Nous avons observé des profils de mortalité différents selon les agents pathogènes testés. Le profil de mortalité était semblable pour les huîtres exposées à OsHV-1 ou aux deux agents pathogènes dans l'essai sur naissain. Le profil de mortalité était similaire pour les huîtres exposées à V. aestuarianus ou aux deux agents pathogènes dans l'essai sur les adultes. La mortalité était beaucoup plus élevée pour l'essai sur juvénile lors d’une double exposition. Enfin, les huîtres exposées aux deux agents pathogènes pouvaient connaître des taux de mortalité spectaculaires, même chez les huîtres sélectionnées. Notre étude a démontré pour la première fois que les huîtres triploïdes étaient plus sensibles aux infections expérimentales par V. aestuarianus au stade naissain que leurs équivalents diploïdes.
In France, two main diseases are threatening oyster production. Since 2008 and each year, Crassostrea gigas spat regularly suffers massive losses involving the herpes virus OsHV-1μvar and since 2012 significant mortalities in commercial size adults are related to Vibrio aestuarianus detection.
The genetic basis for the resistance to the vibriosis, and the nature of the genetic correlations for the resistance to V. aestuarianus and OsHV-1 were accessed using twenty half-sib families, each containing two full-sib families. For each disease, controlled infectious challenges were conducted at the spat, juvenile and adult stages. In addition, field trials were used to appreciate whether or not the laboratory trials reflected the mortality events encountered by the oyster industry. Our study revealed the genetic basis for resistance to V. aestuarianus in C. gigas, confirmed a strong genetic basis for resistance to OsHV-1 infection and revealed the absence of genetic correlations between resistance to OsHV-1 infection and resistance to V. aestuarianus infection.
Using the same families, we describe further observations on the influence of two husbandry practices on mortality caused by OsHV-1 in C. gigas spat indicating the importance of the size for mortality associated with OsHV-1 and a significant interaction between family and the size group. A second investigation compared the growing height using the same 40 families which was found to have a protective effect with a significant interaction between family and growing height.
A hypothesis to explain the sudden increase in mortality observed in France since 2012 is that selective pressure due to recurrent viral infections could have led to a higher susceptibility of adults to Vibrio infection. In our study, two OsHV-1-resistant lines and their respective controls were experimentally challenged in the laboratory to determine their level of susceptibility to V. aestuarianus infection. These results were confirmed by the analysis of the expression of 31 immune-related genes in unchallenged oysters. Differential gene expression discriminated oysters according to their susceptibility to infection at both the juvenile and adult stages, suggesting that resistance to V. aestuarianus infection resulted in complex interactions between the genotype, stage of development and immunity status.
Oysters selected for their higher resistance to OsHV-1 are now available for the industry. The impact of V. aestuarianus on such oysters remains uncertain, especially for triploids. We found different mortality patterns depending on the pathogen tested. The mortality pattern was similar for oysters exposed to OsHV-1 or to both pathogens in the Spat trial. The mortality pattern was similar for oysters exposed to V. aestuarianus or to both pathogens in the Adult trial. Mortality was much higher for the Juvenile trial given a dual exposure. Finally, oysters exposed to both pathogens could experience dramatic mortality rates, even in oysters selected. Our study demonstrated for the first time that triploid oysters were more susceptible to experimental challenges at the spat stage to V. aestuarianus than their diploid siblings
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