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Alors que la transition agricole durable est dans tous les discours politique, et que sa faisabilité technique est démontrée, la faiblesse de l’intégration des enjeux écologiques au sein des politiques agricoles s’observe toujours. La lecture stratégique du système de gestion des politiques agricoles révèle les facteurs responsables de cette inertie. La relation cogestionnaire que les acteurs sectoriels, représentés par le syndicat agricole majoritaire, ont construit avec les pouvoirs publics explique en partie la lenteur de la prise en compte des enjeux environnementaux. Les acteurs d’environnement, représentés par les associations environnementalistes et certains syndicats agricoles minoritaires, ont cependant permis, grâce à des modes d’action stratégiques, une intégration partiell[...]

Alors que la transition agricole durable est dans tous les discours politique, et que sa faisabilité technique est démontrée, la faiblesse de l’intégration des enjeux écologiques au sein des politiques agricoles s’observe toujours. La lecture stratégique du système de gestion des politiques agricoles révèle les facteurs responsables de cette inertie. La relation cogestionnaire que les acteurs sectoriels, représentés par le syndicat agricole majoritaire, ont construit avec les pouvoirs publics explique en partie la lenteur de la prise en compte des enjeux environnementaux. Les acteurs d’environnement, représentés par les associations environnementalistes et certains syndicats agricoles minoritaires, ont cependant permis, grâce à des modes d’action stratégiques, une intégration partielle des considérations écologiques dans les réformes agricoles françaises et européennes. Néanmoins, les asymétries de pouvoir restent importantes et le bilan environnemental des politiques agricoles reste modeste, voire négatif. Le travail de construction d’une vision partagée de l’agriculture durable, qui se ferait hors du contexte de négociation d’une réforme particulière, la mise en lumière de la « pluralité des mondes agricoles » pour rétablir un équilibre dans les rapports de force et l’exigence d’évaluations environnementales de qualité des politiques agricoles sont des pistes d’action possibles pour organiser l’action collective et accélérer le changement.