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Le scénario pris par la planète est celui d’une augmentation des températures comprise de +2,3 à +4,5 °C selon le Programme Mondial de la Recherche sur le climat. Les conséquences seront rudes pour le pourtour méditerranéen qui se réchauffe plus vite que la moyenne. Les
vignes, adaptées aux conditions climatiques chaudes et asséchantes de la méditerranéen montrent des signes de faiblesse et de stress intense ces dernières années avec des pertes en production importantes comme en 2017 où le stress hydrique et les épisodes de grêles
avaient fait baisser le rendement de 20% dans le Languedoc-Roussillon.Il faudra alors s’adapter au changement climatique et gagner en résilience pour assurer la durabilité des exploitations dans le paysage méditerranéen français. Cette étude explore les [...]

Le scénario pris par la planète est celui d’une augmentation des températures comprise de +2,3 à +4,5 °C selon le Programme Mondial de la Recherche sur le climat. Les conséquences seront rudes pour le pourtour méditerranéen qui se réchauffe plus vite que la moyenne. Les
vignes, adaptées aux conditions climatiques chaudes et asséchantes de la méditerranéen montrent des signes de faiblesse et de stress intense ces dernières années avec des pertes en production importantes comme en 2017 où le stress hydrique et les épisodes de grêles
avaient fait baisser le rendement de 20% dans le Languedoc-Roussillon.Il faudra alors s’adapter au changement climatique et gagner en résilience pour assurer la durabilité des exploitations dans le paysage méditerranéen français. Cette étude explore les
potentialités d’adaptation des vignes méditerranéennes françaises en allant à la rencontre des pratiques étrangères transposables ou non en France. Les régions étrangères étudiées (Espagne, Italie, Afrique du Sud, Australie et Argentine) révèlent que peu de techniques
d’adaptations se sont généralisées sur les vignobles à part l’enherbement, les cultures de couverture et le mulch. Ces techniques ont pour but de restreindre l’évaporation, de fertiliser les sols, et d’éviter leur érosion. Les différentes gestion de la canopée par la taille tardive, la taille en vert et l’effeuillage sont aussi utilisées au cas par cas pour empêcher une trop grande évapotranspiration par les feuilles tout en maintenant un ombrage important pour éviter la grillure des grappes. Ces adaptations, bien que leur impact soit réel, ont un potentiel adaptatif limité dans le temps et doivent être complétées par des changements de plus grande ampleur dans les vignobles. La modification du matériel végétal (porte greffe et cépage, diversité intra et interspécifique) est la solution ayant le plus de potentiel. Cette solution est d’ailleurs testée dans quasiment tous les pays viticoles. D’autre part, lorsque cela est possible, certains vignobles en Italie ou en Espagne gagnent des altitudes plus élevées ou des régions plus fraiches à la recherche
d’un climat plus propice à leur viticulture. L’irrigation est un point clé de l’adaptation des régions viticoles étrangères. Son expansion touche l’Espagne et l’Italie même dans des régions dont le climat est plus clément que le climat méditerranéen (Vénétie, Trentin, Lombardie, La Rioja). L’irrigation permet de sécuriser le rendement et d’écrêter les variabilités hydriques interannuelles. En revanche sa démocratisation dans les vignobles soulève des questions légitimes sur son impact sur les milieux humides. En tout état de cause, l’adaptation des vignobles et leur passage vers un modèle résilient passera par une synergie des techniques mises en place, dont l’irrigation fait partie mais ne sera pas unique. Cette synergie devra être incluse dans une véritable stratégie d’adaptation des territoires pour éviter les effets antagonistes entre les techniques adaptatives et ainsi éviter la maladaptation. Dans tous les cas, l’adaptation des vignobles devra s’accompagner d’un changement profond des manières de produire et cela demande un certain pouvoir financier, un accompagnement et une liberté de décision. Les marges de manœuvre dépendent de chaque cas et c’est un point majeur à identifier. Une poursuite de l’étude pourra être la réalisation d’analyses coûts-bénéfices pour des exploitations types ainsi qu’à l’échelle régionale.