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Ce travail a été commandité par le pôle Abiosol. Il s’agit d’une association Loi 1901 regroupant cinq réseaux, acteurs de l’installation en Agriculture Biologique en Ile de France. Le pôle Abiosol s’appuie sur les compétences et les outils de chacune de ces structures pour accompagner la création et le développement de projets agricoles répondant aux principes de l’Agriculture Paysanne. L’objectif de ce stage était de proposer une analyse des mécanismes de transmission, dans l’optique de développer l’accompagnement auprès des agriculteurs cédants. L’étude a été réalisée au niveau de l’Aire d’Alimentation de Captage de la Fosse de Melun en Seine et Marne. Il s’agit d’une zone à enjeu prioritaire pour la préservation de la qualité de l’eau souterraine, enjeu défendu par le pôle Abiosol [...]

Ce travail a été commandité par le pôle Abiosol. Il s’agit d’une association Loi 1901 regroupant cinq réseaux, acteurs de l’installation en Agriculture Biologique en Ile de France. Le pôle Abiosol s’appuie sur les compétences et les outils de chacune de ces structures pour accompagner la création et le développement de projets agricoles répondant aux principes de l’Agriculture Paysanne. L’objectif de ce stage était de proposer une analyse des mécanismes de transmission, dans l’optique de développer l’accompagnement auprès des agriculteurs cédants. L’étude a été réalisée au niveau de l’Aire d’Alimentation de Captage de la Fosse de Melun en Seine et Marne. Il s’agit d’une zone à enjeu prioritaire pour la préservation de la qualité de l’eau souterraine, enjeu défendu par le pôle Abiosol qui prône une agriculture respectueuse des ressources naturelles. Le matériel d’analyse de cette étude a été obtenu à partir de différents entretiens semi-directif réalisés auprès d’acteurs du territoire d’une part et d’agriculteurs s’apprêtant à céder ou ayant déjà cédé leur ferme d’autre part. Le premier type d’entretien visait à avoir une meilleure compréhension des spécificités agricoles de la Fosse de Melun et à comprendre le cadrage de l’action publique sur ce territoire. Le deuxième type d’entretien a permis d’obtenir des informations sur l’historique et le fonctionnement actuel de chaque ferme ainsi que sur la façon dont les agriculteurs envisagent leur transmission (objectifs, moyens mis en œuvre, première difficultés rencontrées). A partir de l’ensemble des informations recueillies nous avons pu analyser les mécanismes de transmission par le prisme de la Théorie du Comportement Adaptatif. Celle-ci repose sur le postulat que les actions des agriculteurs sont inscrites dans son Projet et répondent à un ensemble de décisions hiérarchisées. A chaque niveau de décision (stratégique, pratique), l’agriculteur réalise une adaptation entre un objectif et une palette d’atouts et contraintes qui constituent sa situation. Dans un premier temps, nous avons créé une typologie des agriculteurs rencontrés en fonction du Projet qu’ils ont pour leur ferme. Puis nous avons identifié deux types d’objectifs pour la transmission, desquels découlent cinq stratégies différentes. Enfin les différentes pratiques de transmission des agriculteurs ont été décrites et analysées en fonction de leur situation. On observe que les objectifs de transmission ne sont pas décorrélés du Projet des agriculteurs mais toutefois, le facteur le plus déterminant dans la réalisation de la stratégie de transmission reste la volonté des enfants de s’installer ou non sur la ferme. Ainsi, malgré un phénomène de « défamiliarisation » de l’agriculture, la ferme reste un Patrimoine que l’agriculteur cherche à transmettre à ses enfants d’une manière ou d’une autre (sous forme d’entreprise, d’immobilier ou de trésorerie). Enfin, à partir des entretiens institutionnels et des recherches bibliographiques, nous avons proposé une description et une analyse de l’encadrement politique et administratif de la transmission en Ile de France. Il en ressort trois points. D’une part les outils de contrôle du foncier (SAFER, Contrôle des structures) ne sont pas efficaces dans la région et ne permettent pas d’éviter la spéculation sur les terres agricoles. D’autre part les objectifs politiques sont peu explicites en ce qui concerne la transmission et peu d’aides pour les cédants sont activés dans la région. Enfin, l’accompagnement proposé à ces mêmes cédants est très peu développé.