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Le maraîchage bio est en plein essor en Hauts-de-France. Depuis quelques années, le profil des maraîchers bio qui s’installent change. Ce sont de plus en plus de personnes non issues du milieu agricole, voire en reconversion professionnelle. L’acquisition de connaissances pour les accompagner est primordial. L’outil Trajectoire, développé par la FNAB, propose de reconstituer le fonctionnement systémique et stratégique de fermes maraîchères bio sur plusieurs années, et intègre une dimension sociologique. L’étude vise donc à identifier les apports de cet outil pour comprendre les facteurs de réussite des maraîchers. 16 entretiens ont été réalisés avec des maraîchers bio de la région des Hauts-de-France, aux profils volontairement divers. On considère d’abord qu’un maraîcher a réussi s’i[...]

Le maraîchage bio est en plein essor en Hauts-de-France. Depuis quelques années, le profil des maraîchers bio qui s’installent change. Ce sont de plus en plus de personnes non issues du milieu agricole, voire en reconversion professionnelle. L’acquisition de connaissances pour les accompagner est primordial. L’outil Trajectoire, développé par la FNAB, propose de reconstituer le fonctionnement systémique et stratégique de fermes maraîchères bio sur plusieurs années, et intègre une dimension sociologique. L’étude vise donc à identifier les apports de cet outil pour comprendre les facteurs de réussite des maraîchers. 16 entretiens ont été réalisés avec des maraîchers bio de la région des Hauts-de-France, aux profils volontairement divers. On considère d’abord qu’un maraîcher a réussi s’il est capable de se dégager un revenu décent pour une charge de travail supportable. L’analyse a donc consisté à comparer les fermes au bout de 5 ans d’installation en prenant le revenu horaire comme variable à expliquer, pour discerner des différences de fonctionnement et de stratégies. L’analyse a été enrichie par la prise en compte de l’évolution dans le temps d’indicateurs clés et en replaçant le niveau de réussite des maraîchers dans leur trajectoire globale. Enfin, un autre aspect de la réussite a été étudiée, en s’intéressant à l’adéquation de la situation du maraîcher avec les objectifs initiaux qu’il s’était fixé. Il s’avère que les revenus horaires dépassent rarement le SMIC horaire au bout de 5 ans. Ils augmentent encore souvent après 5 ans, des marges de progression sont donc possibles. Les fermes qui réussissent le mieux ont des stratégies très différentes. Néanmoins, des facteurs différencient les maraîchers qui ont les plus hauts revenus horaires après 5 ans des autres. Il s’agit du niveau de production par unité de surface, de l’optimisation de la surface cultivée en maraîchage par exploitant, de l’efficience d’utilisation des ressources, du niveau d’investissements passés et à venir et de l’efficience de commercialisation. De plus, les objectifs des maraîchers sont différents à l’installation. Ceux dont le but était d’atteindre un revenu minimal et garder du temps libre sont ceux qui atteignent les revenus horaires les plus élevés. Les autres expriment d’autres objectifs, comme celui de vivre leur passion ou de travailler en couple. Ils ont donc un rapport au travail différent. Ils ne chercheront pas forcément à limiter leur charge de travail, car l’activité maraîchère peut faire partie intégrante de leur projet de vie, et se mélanger avec leur vie personnelle.

Organic market gardening is booming in Hauts-de-France. In recent years, the profile of organic market gardeners who set up changed. More and more people do not come from farming backgrounds, and can be in professional reconversion. The acquisition of knowledge to support them is essential. The “Trajectoire” tool, developed by the FNAB, proposes to reconstruct the systemic and strategic functioning of organic market gardening farms over several years, and incorporates a sociological dimension. The study aims to identify the contributions of this tool to understand the success factors of market gardeners. 16 interviews were conducted with organic market gardeners from the Hautsde-France region, with voluntarily diverse profiles. First of all, we consider that a market gardener has succeeded if he is able to generate a decent income for a bearable workload. The analysis consisted in comparing farms after 5 years of installation, taking hourly income as the variable to be explained, to identify differences in operation and strategies. The analysis was enriched by taking into account the evolution over time of key indicators and the overall trajectory of the market gardeners to discuss their success. Finally, another aspect of success was studied, focusing on the adequacy of the market gardener's situation with the initial objectives he had set himself. It turns out that hourly incomes rarely exceed the minimum hourly wage after 5 years. They often keep increasing after 5 years, so there is room for improvement. The most successful farms have very different strategies. Nevertheless, there are factors that differentiate market gardeners with the highest hourly incomes after 5 years from others. These are the level of production per unit area, the optimization of the area cultivated for vegetables per farmer, the efficiency of resources use, the level of past and future investments and the marketing efficiency. In addition, the objectives of market gardeners are different when they set up. Those whose goal was to achieve a minimum income and keep time off are those who achieve the highest hourly incomes. Others express other objectives, such as living their passion or working with their spouse. Thus, they have a different relationship to work. They will not necessarily seek to limit their workload, as market gardening can be an integral part of their life project, and can be mixed with their personal life.