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La région Hauts-de-France fait face à plusieurs enjeux directement liés au maintien de systèmes de production diversifiés et de systèmes d’élevage en zones de grandes cultures. Plus d’intégrations entre productions végétales et productions animales au sein des exploitations ou entre exploitations spécialisées est mis en avant par la communauté scientifique comme une réponse à ces enjeux. Les potentialités de développement des complémentarités cultures-élevage (CCE) en Hauts-de-France existent. Il apparaît alors essentiel d’encourager ces pratiques et d’apporter des solutions locales aux facteurs freinant la mise en place de plus de CCE à différentes échelles, de l’exploitation à la filière. C’est la finalité du projet « Complémentarités cultures-élevage » porté par Agro-Transfert Ress[...]

La région Hauts-de-France fait face à plusieurs enjeux directement liés au maintien de systèmes de production diversifiés et de systèmes d’élevage en zones de grandes cultures. Plus d’intégrations entre productions végétales et productions animales au sein des exploitations ou entre exploitations spécialisées est mis en avant par la communauté scientifique comme une réponse à ces enjeux. Les potentialités de développement des complémentarités cultures-élevage (CCE) en Hauts-de-France existent. Il apparaît alors essentiel d’encourager ces pratiques et d’apporter des solutions locales aux facteurs freinant la mise en place de plus de CCE à différentes échelles, de l’exploitation à la filière. C’est la finalité du projet « Complémentarités cultures-élevage » porté par Agro-Transfert Ressources et Territoires. Un des axes de travail du projet vise à objectiver l’intérêt des CCE en région de façon à pouvoir fournir un argumentaire en faveur des CCE aux conseillers agricoles. L’étude, à visée pédagogique, présente donc trois objectifs: (i) identifier des exploitations qui mettent en place des CCE entre cultures et élevage dans la région Hauts de-France ; (ii) évaluer les performances des exploitations identifiées ; (iii) vérifier le lien entre les CCE observées et les résultats des performances de l’exploitation. Ces objectifs correspondent aux trois phases principales chronologiques du stage. Dans un premier temps, les conseillers des Chambres d’Agriculture partenaires ont été sollicités. Leurs connaissances terrain des agriculteurs de la région a permis l’identification de neuf exploitations sur lesquelles sont développées des interactions entre les systèmes de cultures, d’élevage et de prairie. Ces dernières ne se définissent pas uniquement par leur simple existence et se démarquent par une présence peu fréquente en région et une intensité d’application élevée. Il est toutefois important de souligner que certains enjeux (surface limitante dans le cadre d’épandages d’effluents ou de productions fourragères) ou certaines pratiques (mise en commun de matériel, structure collective de valorisation de la biomasse) n’ont pas pu être identifiées en région. La durabilité de ces exploitations est évaluée à travers l’outil de diagnostic de durabilité du réseau CIVAM. Dans leur ensemble, les exploitations enquêtées sont durables au regard des critères de l’outil d’évaluation et des seuils fixés lors de l’analyse (à l’exception de deux critères, reflets d’une réalité régionale, et d’une unique exploitation non durable). Les effets supposés des pratiques de complémentarités cultures-élevage sur les performances techniques des exploitations sont observés pour un grand nombre de cas. Cependant, par la suite, plusieurs facteurs freinent la mise en lien de ces performances techniques avec les résultats de durabilité, ne permettant pas de conclure à propos de la contribution au global de ces pratiques de CCE sur la durabilité de l’exploitation (phénomène de dilution, effets indirects et difficilement quantifiables, références indisponibles, effets antagonistes). Plusieurs conclusions ressortent toutefois de cette dernière étape de l’étude visà-vis de certaines pratiques (mise en commun d’assolement ou liées aux enjeux d’autonomie alimentaire et fourragère) ou de facteurs d’intensification des pratiques (séparateur de phase). Ces exemples seront, au cours d’une étape ultérieure, valorisés sous la forme de divers supports (fiches témoignages, rapport, vidéo) pour les conseillers et agriculteurs.

The Hauts-de-France region is facing several challenges directly related to the maintenance of diversified production systems and breeding systems in arable farming areas. More integrations between crop and livestock production within farms or between specialized farms is put forward by the scientific community as an answer to these issues. The potential for development of croplivestock complementarities (CLC) within or between farms in Hauts-de-France exists. It is therefore essential to encourage these practices and to provide local solutions to the factors hindering the establishment of more CLC at different scales, from exploitation to the sector. This is the purpose of the "Crop-Livestock Complementarities" project carried out by Agro-Transfert Ressources et Territoires. One of the areas of work of the project aims to objectify the interest of the CLC in the regions so as to be able to provide an argument in favor of the CLC to the agricultural advisors. The study is conducted for pedagogic purposes, and pursues three objectives: (i) to identify farms that set up CLC between crops and livestock in the Hauts-de-France region; (ii) evaluate the performances of the identified farms; (iii) verify the link between the observed CLC and the results of the farm's performance. These objectives correspond to the three main chronological phases of the internship. At first, the advisers of the Chambers of Agriculture partners were solicited. Their field knowledge of farmers in the region has led to the identification of nine farms on which interactions between crop, livestock and grassland systems are being developed. These are not defined simply by their mere existence and are distinguished by an infrequent presence in the region and a high intensity of application. However, it is important to underline that some issues (limiting surface in the context of manure spreading or forage production) or some practices (pooling of material, collective structure of biomass valorization) could not be identified in the region. The sustainability of these farms is assessed through the CIVAM network sustainability diagnostic tool. As a whole, the farms surveyed are sustainable according to to the criteria of the evaluation tool and the thresholds established during the analysis (except two criteria, reflections of a regional reality, and a single unsustainable farm). The supposed effects of crop-livestock complementarities on the technical performance of farms are observed for a large number of cases. However, subsequently, several factors hamper the linkage of these technical performances with the sustainability results and do not make it possible to conclude about the overall contribution of these CLC practices on the sustainability of the exploitation (dilution phenomenon, indirect and unquantifiable, unavailable references, opposite effects). Several conclusions emerge, however, from this last stage of the study with regard to some practices (pooling of plots or related to issues of food and feed self-sufficiency) or factors of intensification of practices (phase separator). These examples will be, in a later stage, promoted through various media (fact sheets, report, and video) for advisors and farmers.