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Eau de Paris, régie publique de la mairie de Paris est responsable de la production et de la distribution de 500 000 m3 d'eau potable par an soit la consommation de 3 millions d'usagers. Différentes sources, superficielles ou souterraines sont exploitées afin de fournir aux Parisiens une eau de qualité en quantité suffisante. Les sources de la Vallée du Lunain situées en Seine et Marne en font partie. Ces sources dont le débit cumulé est d'environ 20 000 m3/j sont alimentées par la nappe de la craie qui présente un fonctionnement karstique. L'Aire d'Alimentation de Captage (AAC) associée à ces sources s'étend sur 256 km² dans les départements du Loiret, de la Seine et Marne et de l'Yonne. L'activité agricole y est prépondérante puisqu'elle occupe 72% du territoire. La qualité de l'eau[...]

Eau de Paris, régie publique de la mairie de Paris est responsable de la production et de la distribution de 500 000 m3 d'eau potable par an soit la consommation de 3 millions d'usagers. Différentes sources, superficielles ou souterraines sont exploitées afin de fournir aux Parisiens une eau de qualité en quantité suffisante. Les sources de la Vallée du Lunain situées en Seine et Marne en font partie. Ces sources dont le débit cumulé est d'environ 20 000 m3/j sont alimentées par la nappe de la craie qui présente un fonctionnement karstique. L'Aire d'Alimentation de Captage (AAC) associée à ces sources s'étend sur 256 km² dans les départements du Loiret, de la Seine et Marne et de l'Yonne. L'activité agricole y est prépondérante puisqu'elle occupe 72% du territoire. La qualité de l'eau des sources de la Vallée du Lunain a connu de fortes évolutions depuis l'aprèsguerre. En effet, en parallèle de l'intensification des pratiques agricoles, du retournement des prairies et du drainage des parcelles, les concentrations en nitrates et produits phytosanitaires ont fortement augmenté. Aujourd'hui, le Service Protection de la Ressource et Biodiversité d'Eau de Paris s'attache principalement à lutter contre ces pollutions diffuses. La présente étude s'inscrit donc dans ce cadre et a eu pour objectif d'étudier les circulations d'eau sur l'AAC, les risques de transfert des nitrates et produits phytosanitaires et de proposer des aménagements d’ingénierie écologique pour protéger la ressource. La rencontre des acteurs du territoire, institutionnels et exploitants agricoles couplée à des observations de terrain a permis d'identifier les principaux enjeux et risques de l'amont de l'AAC. Seule la partie amont de l'AAC a été étudiée car c'est elle qui participe à l'alimentation karstique des sources via les circulations rapides et qui rend ainsi la ressource particulièrement vulnérable. Dans cette zone, le drainage agricole représente un enjeu majeur puisqu'il modifie fortement les circulations d'eau et accélère les transferts des contaminants d'origine agricole. Le drainage concerne en effet 70% des surfaces agricoles étudiées. Afin de lutter contre ces pollutions diffuses, la mise en place de haies ou de bandes enherbées le long du réseau hydrographique devra être encouragée par Eau de Paris afin de lutter contre les dérives de pulvérisation mais aussi de permettre une épuration des eaux de ruissellement avant qu'elles ne rejoignent le réseau hydrographique. En parallèle, la création de Zones Tampons Humides Artificielles permettra d'épurer les eaux de drainage et de ruissellement avant qu'elles ne rejoignent les zones d'infiltration rapide. 28 aménagements ont ainsi été proposés en amont de l'AAC après délimitation de sous bassin versant de drainage. Des études complémentaires et de faisabilité permettront de préciser les modalités de mise en place de ces aménagements, d'en vérifier l'utilité, d'en faire le dimensionnement et d'en estimer la faisabilité technique et économique.