Résumé :
Ce mémoire présente le diagnostic agraire de la haute vallée de l'Adour que j'ai réalisé lors de mon stage de fin d'étude de la spécialité Développement Agricole de L’École d'ingénieurs AgroParisTech. Ce travail s'inscrit dans le cadre des études menées par l'UFR d'Agriculture Comparée visant à comparer l'impact de la réforme de la PAC de 2015 dans une dizaine de pays européens. Il a été financé par la Fondation Carasso.
Le Haut-Adour est caractérisé par la présence de trois unités paysagères, héritées de l'histoire géologique de la formation des Pyrénées : la vallée principale, les coteaux de hautes altitude et la zone de piémont. La vallée principale, ou zone de plaine, est située au nord. Elle est formée par des terrasses fluvio-glaciaires. Elle est bordée, à l'est et à l'ouest, p[...]
Ce mémoire présente le diagnostic agraire de la haute vallée de l'Adour que j'ai réalisé lors de mon stage de fin d'étude de la spécialité Développement Agricole de L’École d'ingénieurs AgroParisTech. Ce travail s'inscrit dans le cadre des études menées par l'UFR d'Agriculture Comparée visant à comparer l'impact de la réforme de la PAC de 2015 dans une dizaine de pays européens. Il a été financé par la Fondation Carasso.
Le Haut-Adour est caractérisé par la présence de trois unités paysagères, héritées de l'histoire géologique de la formation des Pyrénées : la vallée principale, les coteaux de hautes altitude et la zone de piémont. La vallée principale, ou zone de plaine, est située au nord. Elle est formée par des terrasses fluvio-glaciaires. Elle est bordée, à l'est et à l'ouest, par des coteaux de moyenne altitude. Les coteaux de haute altitude sont situés au nord-ouest. Ils reposent sur un substrat géologique de flyshs, et sont séparés par de nombreux talwegs très encaissés. La zone de piémont est située au sud. Elle est formée par les vallées secondaires et tertiaires de l'Adour.La plupart des espaces du Haut-Adour sont occupés par des prairies permanentes, fauchées et pâturées, et seules les terrasses de la vallée principale au nord sont cultivées en céréales. L'accès aux surfaces moto-mécanisable est rare et le climat est très froid en hiver. Le Haut-Adour constitue donc un milieu difficile, valorisable plus facilement par l'élevage. Le système agraire traditionnel a toujours été un élevage agro-pastoral ovin et bovin, reposant sur un accès l'été aux ressources de pâturage collectif, c'est à dire aux estives. Au début du 20è siècle, l’élevage bovin traditionnel était laitier. Il était destiné à produire du beurre qui était vendu en dehors de la vallée. Le mouvement d'industrialisation et d'exode rural a diminué la main-d'oeuvre disponible et a provoqué un changement de production vers une spécialisation allaitante, le veau sous la mère. Ce choix empêchait les éleveurs de mettre les vaches en estives de haute montagne. Seuls les ovins, destinés à la production d'agneaux de boucherie y allaient. Les années 60 et 70 ont été marquées par l'arrivée de la moto-mécanisation, dont les conséquences ont été l'abandon progressif des espaces non moto-mécanisables, les plus difficiles d'accès. Pendant les années 80-90, la filière bovine est devenue plus intéressantes que la filière ovine, renversant la tendance des deux décennies précédentes. Cela est dû à l'apparition des débouchés broutards, qui restent les débouchés préférentiels des élevages bovins jusqu'à aujourd'hui. En effet, la production de broutards demande moins de main d'oeuvre que celle de veaux sous la mère, qui est plus exigeante.
La filière broutards a permis d'augmenter considérablement le nombre de vaches mises en estives de haute montagne. Ce mouvement s'est accompagné d'un abandon progressif des estives de moyenne montagne et des zones intermédiaires. Aujourd'hui, les exploitations que l'on trouve dans le Haut-Adour sont principalement des élevages allaitants, ovins, bovins ou en poly-élevage. Des stratégies de diversification existent, notamment par l'adoption d'un cheptel caprin viande ou par le choix de races ovines, bovines ou caprines laitières pour la production de fromage. La valeur ajoutée des exploitations est généralement assez faible et les exploitants tirent la majeure partie (voire la totalité) de leurs revenus des aides de la PAC. Le montant de ces aides a fortement augmenté avec la dernière réforme de la PAC, en 2015, et continue de le faire jusqu'en 2019 avec la convergence du montant des aides à la surface vers la moyenne française. La principale cause de cette hausse est une augmentation du nombre d'hectare d'estives primés par exploitant. Cela augmente à la fois les aides directes et le nombre d'hectares primés par l'ICHN, dont le montant a par ailleurs été revalorisé.
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The thesis presents the agrarian diagnosis of the upper Adour valley that i carried out during my intership at the end of my studies in the Agricultural Developpement specialty of the AgroParisTech engineering school. This work is part of the studies carried out by the comparative Agriculture UFR to compare the impact of the 2015 CAP reform in about ten european conutries. It was funded by the Carasso Foundation. The Haut-Adour is characterised by the presence of the three lanscape units, inherited from the geological history of the formation of the Pyrenees : the main valley, the high altitude hills and the foothills area. The main valley, or plain area, is located to the north. It is formed by fluvio-glacial terraces. It is bordered, to the east and west, by medium altitude hills. The high altitude hills are located to the northwest. They are based on a flysh geological substrate, and are separated by numerous highly incised talwegs. The foothills area is located to the south. It is formed by the secondary and tertiary valleys of the Adour. Most of the areas of the Haut-Adour are occupied by permanent meadows, mowed and grazed, and only the terraces of the main valley to the north are cultivated with cereals. Access to motorized mechanical surface is rare and the climate is very cold in winter. The Haut-Adour in therefore a difficult environnement, which can be more easily developed through livestok farming. The traditional agrarian system has always been an agro-pastoral sheep and cattle breeding, based on summer access to collective grazing resources. At the beginning of the twentieth century, traditional cattle farming was dairy farming. It was intended to produce butter that was sold outside the valley. The industrialization and rural exodus movement has reduced tha available labour force and caused a change to suckling breeding. The main bovine production was the milk-fed veal. This choice prevented breeders from putting cows in high mountain pastures. Only sheep, intended for the production of lambs for slaughter, went there. The 1960s and 1970s were marked by the arrival of motorized mechanization, which resulted in the gradual abandonment of non-motorized spaces, the most difficult to access. During the 1980s and 1990s, the beef sector became more interesting than the sheep sector, reversing the trend of the previous two decades. This is due to the emergence a new cow product, the weanlings, which has remained the preferential production for cattle farms to this day. Indeed, the production of weanlings requires less labour than that of milk-fed veals, wich is more demanding. The weanlings industry has made it possible to considerably increase the number of cows placed in high mountain pastures. This movement was accompanied by a gradual abandonment of medium mountain pastures and intermediate areas. Today, the farms found in the Haut-Adour are mainly suckler, sheep, cattle or poly-livestock farms. Diversification strategies exist, in particular through the adoption of a meat goat herd or the choice of sheep, cattle or dairy breeds for cheese production. Farm value added is generally quite low and farmers derive most (if not all) of their income from CAP support. The amount of this aid increased sharply with the last CAP reform in 2015 and continues to do so until 2019 with the convergence of the amount of area aid towards the french average. The main cause of this increase is an increase in the number of hectares of award-winning summer pastures per farmer. The increases both direct aid and the number of hectares awarded by the ICHN,the amount of which has also been increased.
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