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L'Allemagne s'est imposée comme leader européen dans le secteur laitier avec des exportations atteignant 9,67 millions d'euros en 2014 et une production en croissance sur tout le territoire. Cette orientation à l'international et la hausse de la production est portée principalement par les Länder du Nord, en particulier la Basse Saxe où la production laitière se concentre dans les parties proches de côtes de la mer du Nord. Cette étude s'interroge sur l'évolution de l'agriculture, en particulier des élevages bovins laitiers, dans l'une de ces régions situées au nord ouest d'Oldenbourg et tente de répondre à la question suivante : "quels sont les effets des réformes de la PAC sur l'évolution des systèmes agraires de la région ?". Les conditions pédoclimatiques peu propices à l'agricul[...]

L'Allemagne s'est imposée comme leader européen dans le secteur laitier avec des exportations atteignant 9,67 millions d'euros en 2014 et une production en croissance sur tout le territoire. Cette orientation à l'international et la hausse de la production est portée principalement par les Länder du Nord, en particulier la Basse Saxe où la production laitière se concentre dans les parties proches de côtes de la mer du Nord. Cette étude s'interroge sur l'évolution de l'agriculture, en particulier des élevages bovins laitiers, dans l'une de ces régions situées au nord ouest d'Oldenbourg et tente de répondre à la question suivante : "quels sont les effets des réformes de la PAC sur l'évolution des systèmes agraires de la région ?". Les conditions pédoclimatiques peu propices à l'agriculture ont été compensées par des aménagements qui ont débuté très tôt sur les parties les plus sèches en position d'interfluves et plus tardivement sur les terres humides et de tourbières. Ces aménagements ont rendu possible l'exploitation des terres principalement en prairie puis la bonne implantation du maïs à la fin du 20ème siècle. Cela a permis l'accroissement de la production fourragère entre 1970 et aujourd'hui et donc celle du cheptel bovin. A cela s'ajoute un cadre favorable à l'agrandissement des exploitations (aides à l'investissement, héritier unique, collecte de gros volumes destinés à l'export)en partie responsable de la spécialisation laitière. La politique agricole commune a peu joué sur cette spécialisation : malgré le contingentement à partir de 1984, les exploitations ont poursuivi leur croissance, appuyées par l'ensemble des acteurs de la filière (collecteurs, transformateurs, instituts de recherche) et se sont préparés très tôt à la sortie des quotas en 2015. L'aide à l'investissement particulièrement importante entre 2007 et 2013 a été largement utilisée pour la construction d'étables en prévision de la fin du contingentement. Cette opportunité d'accroître les volumes et les revenus en profitant de prix du marché élevés pendant les périodes les plus favorables cache néanmoins une dépendance accrue aux prix et une forte volatilité depuis 2008. Les agriculteurs de la région bénéficient de revenus particulièrement élevés en période de prix normaux à élevés ; en revanche, ceux-ci s'effondrent en période de crise et fragilise l'activité des producteurs. Dans ce contexte, la PAC semble avoir une importance réduite. La baisse des aides premier pilier avec d'une part la convergence à l'échelle fédérale et d'autre part la fin des aides couplées a provoqué une diminution globale des soutiens aux producteurs. Les aides second pilier concernent peu les éleveurs laitiers de Basse Saxe et ne permettent pas de soutenir une voie alternative à la spécialisation.