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L’agriculture en Afrique Sub-Saharienne est très dépendante des conditions météorologiques. Dans cette région, la variabilité climatique est cependant très importante, dans l’espace et dans le temps. Ainsi, les ménages agricoles doivent régulièrement faire face à l’occurrence de chocs météorologiques tels que des évènements extrêmes (sécheresses, inondations, fortes pluies, tempêtes, vagues de chaleur) ou à des chocs induits par la variabilité interannuelle et intrasaisonnière des températures et précipitations (retard du début de la saison, saison raccourcie, etc.). Ces chocs poussent les agriculteurs à réagir et à s’adapter. Par ailleurs, l’agriculture et le mode de vie des agriculteurs sont des causes majeures de déforestation et de changement d’usage des sols dans la région, à tra[...]

L’agriculture en Afrique Sub-Saharienne est très dépendante des conditions météorologiques. Dans cette région, la variabilité climatique est cependant très importante, dans l’espace et dans le temps. Ainsi, les ménages agricoles doivent régulièrement faire face à l’occurrence de chocs météorologiques tels que des évènements extrêmes (sécheresses, inondations, fortes pluies, tempêtes, vagues de chaleur) ou à des chocs induits par la variabilité interannuelle et intrasaisonnière des températures et précipitations (retard du début de la saison, saison raccourcie, etc.). Ces chocs poussent les agriculteurs à réagir et à s’adapter. Par ailleurs, l’agriculture et le mode de vie des agriculteurs sont des causes majeures de déforestation et de changement d’usage des sols dans la région, à travers l’expansion agricole et l’extraction de ressources dans les écosystèmes naturels. Ainsi, on peut se demander si la manière dont les ménages agricoles réagissent face à la variabilité climatique et aux chocs météorologiques peut entrainer des changements d’usage des sols. Dans un contexte de changement climatique, où ces chocs pourraient être amenés à devenir plus fréquents et intenses, étudier ces effets semble particulièrement important. En effet, les changements d’usage des sols, et plus particulièrement la déforestation, représentent une menace pour la protection de l’environnement et de la biodiversité, l’atténuation du changement climatique et l’adaptation, ainsi que pour les efforts de développement. Pourtant, cette question a très peu été étudiée dans la littérature. Ainsi, ce travail cherche à étudier dans quelle mesure les pratiques d’adaptation et de gestion des risques des agriculteurs face aux chocs météorologiques peuvent affecter l’usage du sol. Dans un premier temps, une revue des impacts des chocs météorologiques sur l’agriculture et les conditions de vie des ménages agricoles est conduite. Il en ressort que ces chocs affectent fortement les cultures et l’élevage, et que ces impacts se répercutent sur les revenus et la sécurité alimentaire des ménages agricoles. Deuxièmement, une revue et catégorisation des pratiques utilisées par ces ménages pour gérer le risque de variabilité climatique, s’adapter, et faire face en cas de choc, est réalisée. Enfin, les effets de ces stratégies sur les usages du sol sont étudiés en mettant en relation les recherches précédentes avec la littérature étudiant les causes et dynamiques de changement d’usage des sols sur le continent. Il apparait que les chocs météorologiques peuvent affecter l’usage des sols de différentes manières. Certaines pratiques peuvent encourager l’expansion agricole et la conversion de terres, d’autres en revanche semblent limiter ces phénomènes. Pour de nombreuses pratiques cependant, les effets restent ambigus, et vont dépendre de facteurs socioéconomiques et géographiques influençant les comportements et pratiques des ménages. Par ailleurs, très peu d’articles ont explicitement connecté l’adaptation aux chocs avec les changements d’usage des sols, surtout en Afrique Sub-Saharienne. Ainsi, d’après l’étude des différentes littératures menée dans ce travail, des questions et zones d’ombre devant être plus amplement étudiées afin d’approfondir les connaissances sur ce sujet sont identifiées.

With over 95% of cropland area being rainfed, agriculture in Sub-Saharan Africa is heavily dependent on weather conditions. Yet, climate variability in this region is particularly important, both across time and space. As a consequence, agricultural-based livelihoods are regularly suffering from the occurrence of weather shocks induced by extreme events, as well as by inter-annual and intra-seasonal variations in temperatures and rainfall patterns (onset, offset and duration of the rainy season, temporal and spatial distribution of rainfalls, etc.). Such shocks push farmer households to react and adapt. On another note, agriculture and farmers’ livelihoods have been shown to be major drivers of land-use change and deforestation in Sub-Saharan Africa through agricultural expansion and the collection of resources such as fuelwood in natural ecosystems. This raises the question of whether (and how) agricultural households’ response to weather shocks affects their land-use decisions, and consequently these current land-use change dynamics. In a context of climate change in which climate variability is expected to increase and weather shocks could become more frequent and intense, answering that question is particularly important. Indeed, land-use change, and in particular deforestation, threatens environmental protection, climate change mitigation and adaptation, as well as development efforts. Yet, this question has only been marginally addressed in the literature. Therefore, we are interested in understanding to what extent farmers’ adaptation practices affect land-use changes. First, we review the impact of weather shocks on agriculture and farmers’ livelihoods. It is found that such shocks can be highly detrimental to crop production and livestock rearing, and that these impacts reverberate on farming households’ income and food security. Second, we review how farming households in Sub-Saharan Africa respond to these shocks and categorize the strategies they use to adapt to the risks posed by climate variability and cope with the occurrence of weather shocks. We then enquire how those strategies can affect farmers’ land-use decisions, drawing from the literature expanding on land-use changes in developing countries and Sub-Saharan Africa more specifically. We found that weather shock adaptation can affect land-use in several ways. Indeed, some practices could foster conservation and reduce land conversion, while others may cause an increase in land-use change and induce deforestation. However, it remains unclear whether some strategies lead to an increase or rather a decrease in land-use change, as it depends on socioeconomic and geographic factors influencing farmers’ actions, adaptations and land-use decisions. Furthermore, few articles have explicitly connected weather shock adaptation with land-use change. Among these publications, studies focusing on Africa are scarce. Hence, based on our review of the literatures focusing on farmers’ adaptation and land-use change, we identify future areas of research that should be addressed regarding this question.