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Les projets agriurbains sont nés en Ile-de-France à la fin du XXe siècle avec l’appui de la Région. Sur des territoires dits agriurbains caractérisés par des zones urbaines denses et des espaces agricoles, entremêlés, ils visent à recréer des liens fonctionnels entre ville et agriculture à des fins de développement durable et d’amélioration de la résilience des territoires. L’opérationnalisation des projets, qui consistait initialement principalement à protéger les terres agricoles, a ciblé des actions de plus en plus diverses, appelant de nouvelles formes d’agriculture, tournées vers la ville, et de nouvelles démarches de construction de la ville, incluant l’agriculture. Cette évolution consiste en une mise en proximité de l’agriculture. L’ensemble des parties prenantes des territoir[...]

Les projets agriurbains sont nés en Ile-de-France à la fin du XXe siècle avec l’appui de la Région. Sur des territoires dits agriurbains caractérisés par des zones urbaines denses et des espaces agricoles, entremêlés, ils visent à recréer des liens fonctionnels entre ville et agriculture à des fins de développement durable et d’amélioration de la résilience des territoires. L’opérationnalisation des projets, qui consistait initialement principalement à protéger les terres agricoles, a ciblé des actions de plus en plus diverses, appelant de nouvelles formes d’agriculture, tournées vers la ville, et de nouvelles démarches de construction de la ville, incluant l’agriculture. Cette évolution consiste en une mise en proximité de l’agriculture. L’ensemble des parties prenantes des territoires agriurbains, réunis en associations ad hoc, ont participé à la conception des projets de territoire mais sont également impliqués dans sa réalisation effective. Les associations territoriales ont vocation à animer le territoire : elles produisent de la connaissance, mettent les acteurs en réseau, assurent le dialogue, accompagnent les porteurs de projets et coordonnent la réalisation des actions. Elles financent essentiellement des ressources humaines (animation et expertise) mais n’investissement pas. Les acteurs du monde agricole mettent en oeuvre leurs projets. Et les collectivités territoriales apportent un soutien politique et financier essentiel aux projets agriurbains, aux associations territoriales et aux acteurs économiques. Le soutien de la Région est en particulier très précieux. Cela étant, les leviers économiques des collectivités territoriales en faveur de la mise en proximité de l’agriculture demeurent peu développés : ils consistent principalement en des subventions de fonctionnement aux associations territoriales ou organismes professionnels et d’investissement aux porteurs de projets. Les montants engagés demeurent par ailleurs faibles, notamment au regard de leurs budgets. Les versements de ces financements sont en outre peu efficaces, fragilisant les modèles économiques des bénéficiaires. Enfin, elles investissent peu elles-mêmes. Les intercommunalités, en particulier, se mobilisent progressivement mais leurs appuis financiers sont encore marginaux, alors qu’elles sont en prise directe avec les territoires agriurbains et que leur échelle d’action semble la plus pertinente. Finalement, la consolidation de la volonté politique des intercommunalités, via la conception de stratégies dédiées à la relocalisation de l’agriculture et la mobilisation de davantage de ressources tant humaines que financières, ainsi que l’élargissement de leur gamme d’instruments financiers et la simplification de leur mobilisation, pourraient permettre l’accélération de la mise en oeuvre des projets agriurbains en pérennisant l’action des associations territoriales, répondant aux divers besoins financiers des acteurs économiques et en réalisant les investissements d’intérêt général et collectifs nécessaires.
Agri-urban programmes emerged at the end of the 20th century in the Ile-de-France region, supported by the Region, in areas, which embrace both cities and fields. They aim at re-creating functional links and integrating urban areas and agriculture in relation to sustainable development and resilience. The implementation of such programmes, at their inception, consisted mainly in protecting rural areas from urban sprawl. It has gradually expanded to include the development of new forms of agriculture activities dedicated to inhabitants of the city as well as new forms of urban planning involving agriculture. This aims for agriculture re-localisation. All the stakeholders of the agri-urban areas, being the local elected representatives, farmers and inhabitants, have gathered and created dedicated associations to design their local programmes. They are now involved in their effective execution. The local associations are responsible for triggering and coordinating debate and cooperation between the stakeholders, producing and sharing knowledge and expertise as well as supporting projects’ design and execution. They predominantly implement soft actions but very few investments. On the contrary, stakeholders of the agricultural value chains are the main projects’ owners on the ground. As far as local governments are concerned, they provide both political and financial support to agri-urban programs, local associations and economic actors. In that regard, the involvement of the Ile-de-France Region is very much valued. However, economic means delivered by local governments towards agriculture re-localisation are very limited: they mainly consist in grants aimed either to support daily operations of local associations and farmers’ professional organizations or to co-finance investments made by projects’ owners. The financial amounts involved are very low, especially compared to their budgets. In addition, the payment processes are ineffective, endangering the beneficiaries’ business models. Eventually, the local governments do not invest on their own. In particular, EPCI (Etablissement public de cooperation intercommunal, gathering several municipalities), despite the recent strengthening of their commitment, set up very few financial tools yet and devote very limited financial means to agriculture whereas they appear to have the most relevant scale to step in. Eventually, political willingness of local governments, and especially EPCIs, could be consolidated through the design of strategies dedicated to local agriculture and the commitment of significant resources both human and financial. The range of dedicated financial tools could also be developed and their application and implementation processes should be simplified to meet most of the needs and obligations of projects’ owners. Moreover, they could directly invest in necessary community projects. This would create an enabling environment in favor of agri-urban programmes and speed up their implementation, while ensuring the stakeholders’ sustainable development.