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La production de Foin de Crau est une culture spécifique qui nécessite une technique d’irrigation particulière : l’irrigation gravitaire. Elle consiste à faire ruisseler une lame d’eau sur une parcelle présentant une légère pente. L’eau est acheminée à la parcelle via un réseau de canaux et arrive dans un fossé en bordure de parcelle. L’agriculteur ferme le fossé en utilisant des martelières, ou vannes à glissière. Cela permet le débordement du fossé et la surverse de l’eau dans la parcelle. Ces martelières sont manipulées manuellement par l’arroseur, de jour comme de nuit. En effet, chaque exploitation dispose de l’eau à des dates et heures précises, fixées dans un calendrier d’arrosage. L’eau étant distribuée par des canaux à ciel ouvert, une utilisation libre de la ressource est in[...]

La production de Foin de Crau est une culture spécifique qui nécessite une technique d’irrigation particulière : l’irrigation gravitaire. Elle consiste à faire ruisseler une lame d’eau sur une parcelle présentant une légère pente. L’eau est acheminée à la parcelle via un réseau de canaux et arrive dans un fossé en bordure de parcelle. L’agriculteur ferme le fossé en utilisant des martelières, ou vannes à glissière. Cela permet le débordement du fossé et la surverse de l’eau dans la parcelle. Ces martelières sont manipulées manuellement par l’arroseur, de jour comme de nuit. En effet, chaque exploitation dispose de l’eau à des dates et heures précises, fixées dans un calendrier d’arrosage. L’eau étant distribuée par des canaux à ciel ouvert, une utilisation libre de la ressource est inenvisageable. Ce type d’irrigation est ancestral et demande un temps de travail important et peu équilibré. Les quarante dernières années, des initiatives d’automatisation ont vu le jour pour tenter d’améliorer ces méthodes d’irrigation. Différents systèmes ont été conçus par des agriculteurs, des ingénieurs, des professeurs et étudiants de lycées professionnels. Certains ont tenté de breveter leur invention et de les industrialiser mais ces projets n’ont jamais abouti. Aujourd’hui, la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône, en collaboration avec le Comité du Foin de Crau et le Domaine du Merle, a souhaité faire un état des lieux de ces initiatives et des besoins actuels des producteurs afin de proposer des solutions techniques adaptées. Pour cela, l’étude s’est portée sur les systèmes automatiques déjà mis en place chez les agriculteurs, les avantages et les inconvénients, ainsi que sur la caractérisation du processus de questionnement de l’agriculteur quant à l’automatisation de son système d’irrigation. Le présent mémoire rend compte de ces éléments. Différents systèmes de martelières automatiques ont été inventoriés et l’étude du processus de questionnement des agriculteurs quant à l’automatisation a révélé plusieurs éléments structurants : la question de la reprise de l’exploitation, la configuration de la parcelle et du tour d’eau, la main d’œuvre salariée, le nivellement, le réseau social auquel l’agriculteur appartient. Tous ces éléments structurent le raisonnement de l’agriculteur.