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Les savanes, écosystème dit « ouvert » caractérisées par la coexistence d’une strate arbustive discontinue et d’une strate herbacée plus uniforme, occupent plus de 20% de la surface du globe (Grace et al., 2006) et sont des milieux à fortes valeurs écologiques, économiques et culturelles. Elles offrent de nombreux services écosystémiques (Sala and Paruelo, 1997) en contribuant notamment à plus de 30% de la production primaire nette (Grace et al., 2006). En étroite liaison avec les hommes et leurs activités (Parr et al., 2014), les savanes abritent plus de 20% de la population mondiale (Scholes & Archer, 1997). Bien que les grandes régions des savanes soient localisées sur des zones climatiques assez chaudes et humides pour suivre une succession forestière (Bond, 2008; Gignoux et al.,[...]

Les savanes, écosystème dit « ouvert » caractérisées par la coexistence d’une strate arbustive discontinue et d’une strate herbacée plus uniforme, occupent plus de 20% de la surface du globe (Grace et al., 2006) et sont des milieux à fortes valeurs écologiques, économiques et culturelles. Elles offrent de nombreux services écosystémiques (Sala and Paruelo, 1997) en contribuant notamment à plus de 30% de la production primaire nette (Grace et al., 2006). En étroite liaison avec les hommes et leurs activités (Parr et al., 2014), les savanes abritent plus de 20% de la population mondiale (Scholes & Archer, 1997). Bien que les grandes régions des savanes soient localisées sur des zones climatiques assez chaudes et humides pour suivre une succession forestière (Bond, 2008; Gignoux et al., 2009), la strate herbacée au sein de cet écosystème est maintenue. Différentes hypothèses peuvent expliquer la coexistence de la strate arbustive et de la strate herbacée. Une des explications possibles est le modèle de la « rooting niche », développé par Walter (1976), qui prédit une séparation spatiale des niches selon les différents types d’acquisition de ressources en eau des végétaux (Higgins et al., 2000; Jeltsch et al., 1996; Scholes and Archer, 1997). En savanes, les graminées dominent les arbres et arbustes pour l’acquisition en eau sur les premières couches du sol (Kulmatiski et al., 2010) et les arbres et arbustes persistent dans le système en utilisant l’eau des couches plus profondes (Higgins et al., 1987; Kulmatiski et al., 2010; Yu and D’Odorico, 2015). Selon cette théorie, la communauté végétale atteint un équilibre caractérisé par un certain ratio entre les arbustres/abres et les graminées (Sankaran et al., 2004). Les fluctuations d’abondance apparaissent ainsi en réponse à des variations de précipitation puisque l’eau s’infiltre en profondeur (Yu and D’Odorico, 2015). La deuxième hypothèse pouvant expliquer la coexistence de ces deux strates est reliée à des événements de feux fréquents. Ces perturbations limiteraient la dominance que peut avoir la strate arbustive sur la strate herbacée (Joubert et al., 2012; Prior et al., 2009; Twidwell et al., 2016). Les feux fréquents au sein d’un milieu sousentendent la présence d’un système complexe et dynamique où les différentes composantes sont interconnectées entre elles.