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La France fait face depuis plusieurs années à un déficit structurel en production de protéines biologiques. En parallèle, la croissance conséquente de la filière d’élevage biologique des monogastriques vient continuer à creuser ce déficit. Le projet CASDAR SECALIBIO a ainsi été lancé en 2016 pour répondre aux enjeux de la production de protéines biologiques pour l’élevage des monogastriques, avec pour objectif de construire des outils et références pour favoriser cette production. L’étude présentée dans ce document s’inscrit dans le cadre de ce projet et a consisté en l’évaluation des performances de systèmes de grandes cultures biologiques maximisant la production de protéines. La démarche suivie a reposé sur la description de cas-type de référence, décrivant la situation actuelle de[...]

La France fait face depuis plusieurs années à un déficit structurel en production de protéines biologiques. En parallèle, la croissance conséquente de la filière d’élevage biologique des monogastriques vient continuer à creuser ce déficit. Le projet CASDAR SECALIBIO a ainsi été lancé en 2016 pour répondre aux enjeux de la production de protéines biologiques pour l’élevage des monogastriques, avec pour objectif de construire des outils et références pour favoriser cette production. L’étude présentée dans ce document s’inscrit dans le cadre de ce projet et a consisté en l’évaluation des performances de systèmes de grandes cultures biologiques maximisant la production de protéines. La démarche suivie a reposé sur la description de cas-type de référence, décrivant la situation actuelle des grandes cultures biologiques dans cinq régions choisies, et sur la construction de simulations maximisant la production de protéines dans ces systèmes de référence. Des évaluations multicritères des performances de ces cas-types et de leurs simulations ont ensuite été réalisées dans les domaines économiques, techniques, environnementaux et sociaux, et ont permis de conclure sur le caractère favorable ou défavorable desdites simulations à l’augmentation de la production de protéines biologiques pour l’élevage des monogastriques. Il a ainsi été mis en évidence qu’il est possible, dans la plupart des cas étudiés, d’augmenter la production de protéines pour l’alimentation animale de manière conséquente, sans pour autant dégrader les résultats économiques ou les autres performances des exploitations agricoles. La valorisation économique moindre du soja en alimentation animale, peut ainsi être compensée par l’introduction d’autres cultures. C’est notamment le cas des associations céréales-légumineuses qui s’avèrent systématiquement plus rentables qu’une céréale. Concernant les autres cultures testées au sein des différentes simulations, leurs résultats sont plus contrastés et doivent être analysés au cas par cas. Parmi les différentes régions d’étude, les simulations conduites en Deux-Sèvres et dans le Gers se révèlent être les plus pertinentes à l’issue de l’analyse multicritère. Les résultats obtenus en Bretagne-Est, Plaine de Valence et Sud Bassin Parisien montrent par contre des inconvénients un peu plus marqués. Les simulations réalisées dans ces régions ne doivent néanmoins pas être écartées et conservent des atouts certains. La territorialisation des résultats obtenus ici est une piste intéressante pour la suite de cette étude. L’enjeu serait effectivement maintenant d’évaluer dans quelle mesure les simulations décrites dans cette étude pourraient permettre de pallier au déficit national de production en protéines biologiques. Les premiers résultats estimés sont encourageants, mais demandent un net approfondissement.

For several years, France has faced a structural deficit in organic proteins production. At the same time, the significant increase in the organic breeding of monogastric animals continues to widen this deficit. The SECALIBIO CASDAR project has thus been started in 2016 to answer the issues of the organic proteins production for the breeding of monogastric animals. Its goals are to build tools and references in order to foster that production. The study that is presented in this document, is in line with this project, and has consisted of the performance assessment of organic field crop systems that enhance proteins production. The approach chosen is based on the description of case studies, describing the current situation of field crop systems in five chosen regions, and on the construction of simulations enhancing proteins production in those reference systems. Multicriteria assessments of the performances of those case studies and of their simulations have then been realized in economic, technical, environmental and social fields, and have allowed to conclude if those simulations were conducive to increase proteins production. It has so been highlighted that it is possible in most cases to improve proteins production for animal feed, without degrading the economic results, or other performances of the farms. For example, the lesser economic value of the soya for animal feed can be compensated with the introduction of other crops. It is notably the case of cereal-legumes associations which appears to be systematically more profitable that a single cereal. Regarding the other crops tested, their results are more contrasted and should be analyzed on a case-by case basis. Among the different regions studied, the simulations conducted in Deux-Sèvres and in Gers are the most relevant, in the light of the multicriteria analysis. The results obtained for the simulations conducted in Bretagne-Est, Plaine de Valence and Sud Bassin Parisien, show however some drawbacks. Yet, these simulations should not been ruled out, because they keep certain advantages. Furthermore, the territorialization of the results would be an interesting point to develop. The issue would indeed be to assess to what extent the different simulations described could offset the national deficit in organic proteins production. The first results are rather encouraging, but demand additional investigations.