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La dégradation des systèmes de distribution d’eau potable et leurs besoins en renouvellement sont une problématique majeure des gestionnaires de réseau. Les diagnostics structurels de conduites issues du terrain peuvent apporter des renseignements utiles sur l’état réel et la durée de vie résiduelle du patrimoine. Pour étudier les phénomènes de dégradation par corrosion, 122 diagnostics de conduites en fonte grise, fonte ductile et acier ont été sélectionnés pour analyse. Les résultats bases sur des échantillons issus de 20 réseaux et huit pays permettent d’illustrer, avec des données concrètes, de nombreux phénomènes souvent décrits de manière uniquement qualitative. Ils confirment que, pour toutes les classes d’age, il y a une forte variabilité de l’état des conduites et qu’il n’y a[...]

La dégradation des systèmes de distribution d’eau potable et leurs besoins en renouvellement sont une problématique majeure des gestionnaires de réseau. Les diagnostics structurels de conduites issues du terrain peuvent apporter des renseignements utiles sur l’état réel et la durée de vie résiduelle du patrimoine. Pour étudier les phénomènes de dégradation par corrosion, 122 diagnostics de conduites en fonte grise, fonte ductile et acier ont été sélectionnés pour analyse. Les résultats bases sur des échantillons issus de 20 réseaux et huit pays permettent d’illustrer, avec des données concrètes, de nombreux phénomènes souvent décrits de manière uniquement qualitative. Ils confirment que, pour toutes les classes d’age, il y a une forte variabilité de l’état des conduites et qu’il n’y a pas de corrélation entre l’age et l’état de dégradation. L’ensemble des vitesses de corrosion interne observées sont principalement dans les catégories faible (<50 μm/an) et modérée (50-100 μm/an). Un classement des diagnostics par type d’eau distribuée (surface, souterraine, mélange des deux) indique que les vitesses de corrosion interne sont plus faibles, mais également plus variables pour les eaux souterraines. Les vitesses de corrosion externe présentent des valeurs en grande partie proches de celles de la corrosion interne, mais se différencient par l’occurrence de valeurs extrêmes (> 150 μm/an). Une estimation de la durée de vie totale des conduites de différentes générations, résultat du croisement de l’épaisseur d’origine de la paroi et de la vitesse de corrosion (interne et externe), confirme que les conduites plus récentes présentent des durées de vie inférieures a celles des anciennes. Les données du terrain démontrent que la dégradation des conduites peut se produire a des rythmes très varies, ce qui génère des incertitudes majeures sur l’état et le besoin en renouvellement d’un réseau. Les diagnostics structurels, potentiellement combines aux modèles qui relient l’état physique des conduites au risque de rupture, apportent un éclairage permettant aux gestionnaires de réseau d’adapter la stratégie de renouvellement au contexte spécifique de leur système.