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Ce document présente les résultats du diagnostic agraire de la région du Perche Ornais en Normandie mené de mars à août 2017 pour éclairer des problématiques rencontrées par les membres de la Direction Départementale des Territoires de l'Orne lors de leur mission. Il commence par présenter le substrat et les zones agro-écologiques à disposition des agriculteurs : une topographie vallonnée sur substrat calcaire avec alternance de fluve en général en prairies permanentes et d'interfluves cultivés en céréales. L'étude de l'histoire récente de l'agriculture de la région permet ensuite de mettre à jour les dynamiques d'évolution du système agraire. D'une terre d'élevage de bœufs et de chevaux percherons au sortir de la seconde guerre mondiale, le Perche s'est progressivement tourné vers le[...]

Ce document présente les résultats du diagnostic agraire de la région du Perche Ornais en Normandie mené de mars à août 2017 pour éclairer des problématiques rencontrées par les membres de la Direction Départementale des Territoires de l'Orne lors de leur mission. Il commence par présenter le substrat et les zones agro-écologiques à disposition des agriculteurs : une topographie vallonnée sur substrat calcaire avec alternance de fluve en général en prairies permanentes et d'interfluves cultivés en céréales. L'étude de l'histoire récente de l'agriculture de la région permet ensuite de mettre à jour les dynamiques d'évolution du système agraire. D'une terre d'élevage de bœufs et de chevaux percherons au sortir de la seconde guerre mondiale, le Perche s'est progressivement tourné vers les grandes cultures tout au long de la seconde moitié du XXème siècle. L'apparition du maïs ensilage au milieu des années 1970 a permis une augmentation du cheptel laitier et des rendements pour les exploitations qui ont pu investir dans le paquet technique associé. Mais la mise en place des quotas laitiers en 1984 a mis un coup d'arrêt au développement de l'élevage tout en démarquant les exploitations qui avaient ou non investi dans une augmentation de cheptel avant ces quotas. Dans le même temps, la part de grandes cultures dans la surface agricole utile augmente car les céréales sont profitables et l'herbe n'est pas primée par la réforme de la PAC de 1992. Déjà plus grandes que la moyenne de l'Orne dans les années 1950, les exploitations continuent de s'agrandir, souvent en développant les céréales. Les mauvais revenus et les contraintes associées à l’élevage conduisent de nombreux agriculteurs à se spécialiser en grandes cultures dès que la surface et le type de terres le permettent. Ce mouvement aboutit aujourd'hui à une compétition pour le foncier et un déséquilibre entre le prix des terres labourables et des prairies permanentes. Dans ce contexte, l'analyse économique d'archétypes d’exploitations montre que la hausse des subventions en direction de l’élevage et pour l'herbe aligne le revenu dégagé par les exploitations laitières et certaines exploitations allaitantes sur celles de grandes cultures. Ces résultats posent la question du futur de l'élevage dans le Perche et son possible retour si les tendances observées actuellement permettent de contrebalancer les contraintes liées à l’élevage.