La qualité des sols est devenue un objet de préoccupation important pour les pouvoirs publics
municipaux. En effet, la question du renouvellement urbain est désormais au coeur des plans
d’aménagement des villes dans la réflexion sur la densification. De fait, la gestion des terres
contaminées par les activités anthropiques et de leurs flux, ainsi que les changements d’usage sur les
sites sont des problématiques montantes dans les collectivités territoriales.
C’est dans ce contexte que l’équipe Sites et Sols pollués de l’Agence d’Ecologie Urbaine de la ville
de Paris s’est investie dans les préconisations pour le jardinage en ville. En effet, depuis dix ans, la
municipalité accompagne l’installation de jardins associatifs urbains, forme d’agriculture urbaine
protéiforme venue d[...]
La qualité des sols est devenue un objet de préoccupation important pour les pouvoirs publics
municipaux. En effet, la question du renouvellement urbain est désormais au coeur des plans
d’aménagement des villes dans la réflexion sur la densification. De fait, la gestion des terres
contaminées par les activités anthropiques et de leurs flux, ainsi que les changements d’usage sur les
sites sont des problématiques montantes dans les collectivités territoriales.
C’est dans ce contexte que l’équipe Sites et Sols pollués de l’Agence d’Ecologie Urbaine de la ville
de Paris s’est investie dans les préconisations pour le jardinage en ville. En effet, depuis dix ans, la
municipalité accompagne l’installation de jardins associatifs urbains, forme d’agriculture urbaine
protéiforme venue des Etats-Unis. Un protocole d’import de terre végétale sur drain ou en bac hors sol
a été mis en place en 2005 par l’équipe et est recommandé dans l’aménagement de nouveaux jardins
après une étape d’expertise du site. En 2012, l’étude POTagers EXPérimentaux (POTEX) a vu le jour
afin d’évaluer la migration des pollutions urbaines dans les végétaux et de tester l’efficacité des
aménagements mis en place. Dans ce cadre, le stage a visé à quantifier la fréquentation ainsi que les
consommations dans les jardins partagés afin d’évaluer les expositions des usagers de jardins aux
contaminations éventuelles. Cette quantification s’est inscrite dans une recherche plus globale d’essai
de caractérisation des usages dans les jardins partagés. La collecte de données d’exposition a ainsi été
utilisée dans une trame d’évaluation quantitative des risques sanitaires (EQRS). En effet, dans le cadre
de POTEX, une EQRS finale est prévue pour l’année 2015, établie sur les données des 3 années
d’étude. Il s’agissait donc de fournir des premiers éléments de réflexion sur la hiérarchisation des
risques et sur la méthode d’EQRS.
Les résultats de l’enquête ont montré une fréquentation des jardins limitée, axée sur le
jardinage mais également sur la pédagogie est au coeur du projet de jardin partagé. La consommation
des légumes investigués y est très limitée en comparaison de celle de jardins familiaux et de la
consommation quotidienne en légumes bien que les usagers valorisent plus les légumes jardin en
comparaison de ceux du commerce. La culture de fleurs a une place au moins aussi importante que
celles des légumes. La démarche de gestion écologique du jardinage est également au centre des
préoccupations des jardiniers. La récolte de données pour l’EQRS a permis de montrer la spécificité
des usages dans les jardins partagés, en comparaison de bases de données nationales dans lesquelles
les jardins partagés ne figurent pas.
La hiérarchisation des risques a mis en évidence la prédominance de l’ingestion de végétaux
dans les risques sanitaires devant les voies d’ingestion de sols, d’inhalation de poussières de sol et de
vapeurs issues des sols. Plomb, cadmium et chrome sont apparus comme les éléments contribuant le
plus aux risques sanitaires tout en sachant que les teneurs mesurées dans les légumes étaient
inférieures aux valeurs réglementaires à l’exception de la culture sur un sol pollué non aménagé. Aux
vues des premières données de l’EQRS réalisé, il semblerait que les risques sanitaires soient
acceptables dès lors que les préconisations d’aménagement sont respectées. L’EQRS finale permettra
de valider et de confirmer ces premiers éléments. Cette étude a permis une meilleure compréhension
des mécanismes impliqués dans la gestion des risques et permettra au service d’orienter les futures
investigations et de confirmer les aménagements.
Soil quality has become an increasingly matter of concern for local public authorities. Indeed, the
question of urban renewal is from now on at the heart of the development plans of cities, in
densification reflection. Actually, the management of contaminated soils by anthropological activities
and their flows, as well as the change of use on sites are rising problems for local municipalities.
In this context, the team in charge of “Polluted sites and soils” of the Agency of Urban Ecology of
the city of Paris started to get interested in the recommandations about soil regarding urban gardening.
For ten years, the municipality has accompanied the installation of urban associative gardens, which is
a new form of urban agriculture that came from the United-States. A protocol of import of safe topsoil
on a drain or in raised beds was set up in 2005 and is recommended in the installation of new gardens,
after expertising the site. In 2012, the study POTEX (POTagers EXpérimentaux) was born to estimate
the migration of urban pollutions in vegetables and test the efficiency of the protocol. The internship
aimed at quantifying the attendance as well as the consumptions of vegetables in community gardens
so as to evaluate the users’ exposure to possible contaminants. This quantification was part of a more
global research for characterization of the uses and practices in this specific type of garden. A survey
for community garden users was developed. The collection of exposure data were then used in the
thread of a quantitative assessment of sanitary risks (QRA). The QRA is one of the goals of the study
POTEX and the final version, planned for 2015, will take into account data from the three years of
investigation. It was thus a question of supplying some first elements in the hierarchization of risks
and the QRA method.
The results of the investigation showed a limited attendance, focused on gardening but also
pedagogy which is at the core of the project of community gardens. The consumption of vegetables is
very limited in comparison with allotment gardening and with the daily consumption of vegetables,
even if users increase the status of their own vegetables compared to market vegetables. The
cultivation of flowers is as much important as the cultivation of vegetables. Ecological management is
also in the center of concerns of the gardeners. The data collection for the QRA allowed us to show the
specificity of those gardens compared with national databases in which community gardens are
represented.
The risk hierarchization showed that the ingestion of vegetables prevailed in the sanitary risks
in front of soil ingestion, inhalation of dust and vapors from soil gases. Lead, cadmium and chromium
appeared as elements contributing most to the risk knowing that the contents measured in vegetables
were lower than the standards, excepted for cultivation on a non-managed contaminated soil. In the
light of the first results of the QRA, it seems that the sanitary risks are acceptable when management
recommendations are followed. The final QRA would validate and confirm these first elements.
This study allowed a better understanding of mechanisms involved in the risk management and will
allow the team “Polluted Sites and Soils”to direct the future investigations and to confirm the
protocol.
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