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Le principal moyen de lutte contre les bioagresseurs, à savoir les produits phytosanitaires, atteint aujourd’hui ses limites, avec notamment une baisse de l’efficacité, une gamme de produits de plus en plus restreinte, l’apparition de résistances ou encore l’augmentation de leur prix. De plus, l’impact négatif de ces produits sur l’environnement et la santé humaine a été mis en évidence ces dernières années et a conduit au renforcement de la réglementation par la Commission Européenne. Par conséquent, un Plan d’Action National ayant pour objectif la réduction de l’usage des produits phytosanitaires, le plan Ecophyto 2018, a été lancé en 2008. Des solutions innovantes ont été mises en place par les adhérents volontaires de certaines coopératives agricoles et évaluées par InVivo AgroSol[...]

Le principal moyen de lutte contre les bioagresseurs, à savoir les produits phytosanitaires, atteint aujourd’hui ses limites, avec notamment une baisse de l’efficacité, une gamme de produits de plus en plus restreinte, l’apparition de résistances ou encore l’augmentation de leur prix. De plus, l’impact négatif de ces produits sur l’environnement et la santé humaine a été mis en évidence ces dernières années et a conduit au renforcement de la réglementation par la Commission Européenne. Par conséquent, un Plan d’Action National ayant pour objectif la réduction de l’usage des produits phytosanitaires, le plan Ecophyto 2018, a été lancé en 2008. Des solutions innovantes ont été mises en place par les adhérents volontaires de certaines coopératives agricoles et évaluées par InVivo AgroSolutions. Afin de suivre l’évolution de l’utilisation de produits phytosanitaires, l’Indice de Fréquence de Traitement (IFT) a été retenu. Or, il apparaît que l’IFT herbicides est l’indicateur le plus difficile à réduire malgré le développement d’une nouvelle approche de lutte contre les adventices basée sur l’emploi de différentes pratiques agronomiques. Celles-ci ont été classées selon les catégories suivantes : impact sur le stock semencier, technique d’évitement, atténuation en culture et solutions de rattrapage. L’ensemble de ces leviers a été caractérisé, à l’échelle du système de culture, à partir des variables présentes dans la base de données FERMEcophyto, au sein de laquelle les pratiques culturales ont été enregistrées sur quatre années consécutives. A partir de cette nouvelle base de données, l’objectif de cette étude est de déterminer les combinaisons de pratiques qui permettent de réduire le mieux l’IFT herbicides tout en conservant un système de culture durable. A cet égard, trois variables à expliquer ont été créées correspondant à trois modes de calcul différents de l’IFTH herbicides. La méthodologie utilisée consiste à créer des arbres de régression permettant la mise en évidence de combinaisons de pratiques culturales peu dépendantes des produits herbicides. Puis, une analyse des différents profils issus de la segmentation par situation de production a été réalisée afin de dévoiler les pratiques culturales qui ont potentiellement été masquées lors de la segmentation. Enfin, les performances agro-éco-environnementales de chacun des profils identifiés ont été évaluées afin de s’assurer que la réduction de l’application de produits herbicides ne s’accompagne pas d’un impact environnemental négatif. Ainsi, certaines combinaisons de pratiques culturales limitant l’IFT herbicides ont été mises en exergue. L’analyse effectuée révèle également les principaux leviers agronomiques ayant une influence sur l’application de produits herbicides au sein d’un système de culture durable tels que la diversité des périodes de semis, la composition de l’assolement ou encore la pratique du désherbage mécanique. Cette étude a également montré que, globalement, les performances agro-éco-environnementales (productivité, rentabilité, temps de travail, consommation énergétique, …) ne sont pas liées au niveau d’utilisation d’herbicides.

The use of pesticides, the main current pest management technique, reaches nowadays its limits due to an efficiency decrease, the appearance of resistance, the price increase or even the fact that there are less and less products on the market. Moreover, the negative impact of these products on the environment and on human health has been shown up during the last few years and has led to the reinforcement of the laws established by the European Commission. Thus, a French national action plan, the 2018 Ecophyto plan, whose aim is the pesticide use decrease, has been launched in 2008. Innovating solutions have been set up by volunteer adherents from agricultural cooperatives and assessed by InVivo AgroSolutions. In order to monitor the pesticide use trend, the Treatment Frequency Index (TFI) has been chosen. The herbicide TFI is the most difficult to reduce despite the development of a new approach for weed control based on different agronomic practices. The latter have been classified according to the following categories: impact on seed bank, avoidance techniques, attenuation practices during the crop cycle and recovery practices. The whole levers have been characterized from the FERMEcophyto database variables, at the cropping system scale, where the crop practices were recorded during four consecutive years. From this new database, the aim is to determine the crop practices combinations that best enable the decrease of the herbicide TFI while keeping a sustainable system. In this consideration, three response variables corresponding to three different methods of calculation have been created. The methodology consists in building regression trees highlighting the combinations of practices that show little dependency on herbicide. Then, an analysis of the different identified profiles has been done to unveil the crop practices that have potentially been hidden during the tree building step. Finally, the agro-eco-environmental performances of each of the identified profiles have been assessed in order to check in what extent the reduction of herbicide application has an environmental impact. Therefore, few crop practices combinations reducing the herbicide TFI have been pointed out. The study has also highlighted the main agronomical techniques that have an effect on the herbicide use in a sustainable cropping system, such as the diversity of sowing periods, the crop rotation composition or the practice of mechanical weeding. This report has also brought to light that the agro-eco-environmental performances (productivity, profitability, work time, energetic consumption …) are globally not linked to the herbicide use level.