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L’estimation des émissions des produits phytosanitaires dans l’environnement et ainsi que de leurs impacts sur les écosystèmes et les êtres humains est devenu essentielle et de nombreux efforts de modélisation ont été faits dans ce domaine les dernières années. Les études d’évaluation d’impacts, telles que l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) tentent également de prendre en compte ces phénomènes dans l’évaluation environnementale de productions agricoles. Il existe aujourd’hui une grande diversité de méthodes employées en ACV pour estimer ces flux mais ces approches sont pour la plupart relativement sommaires. PestLCI (Birkved et Hauschild., 2006, Dijkman et al., 2012), est la première méthode proposant une évaluation des émissions de substances actives par la voie de la modélisation. Ce m[...]

L’estimation des émissions des produits phytosanitaires dans l’environnement et ainsi que de leurs impacts sur les écosystèmes et les êtres humains est devenu essentielle et de nombreux efforts de modélisation ont été faits dans ce domaine les dernières années. Les études d’évaluation d’impacts, telles que l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) tentent également de prendre en compte ces phénomènes dans l’évaluation environnementale de productions agricoles. Il existe aujourd’hui une grande diversité de méthodes employées en ACV pour estimer ces flux mais ces approches sont pour la plupart relativement sommaires. PestLCI (Birkved et Hauschild., 2006, Dijkman et al., 2012), est la première méthode proposant une évaluation des émissions de substances actives par la voie de la modélisation. Ce modèle décrit les processus de devenir de ces substances du moment de leur épandage et jusqu’à leur sortie de la parcelle. Il intègre dans ses calculs les propriétés physico-chimiques des substances actives, les conditions pédoclimatiques et les modalités d’application. Malgré l’avancée qu’il représente pour l’estimation de ces émissions en ACV, PestLCI ne fait pas consensus puisque certains de ces concepts sont remis en question par des experts ACV. Notamment, il considère que le sol de la parcelle fait partie du système de production et estime que les flux de produits phytosanitaires vers ce milieu sont nuls, ce qui revient à négliger les impacts des substances actives dans le sol. InVivo AgroSolutions est un bureau d’études expert sur les thématiques agro-environnementales. Parmi ces domaines d’expertise figurent les ACV de productions agricoles. Dans l’optique d’améliorer la méthode actuelle d’inventaire des émissions de substances actives dans l’environnement, les experts ACV de l’équipe s’intéressent au modèle PestLCI. L’objectif de cette étude est d’évaluer ce modèle et de fournir des éléments de décision à l’équipe pour juger de la pertinence de cette approche pour InVivo AgroSolutions. Cette évaluation s’est appuie sur trois critères. Le premier est l’évaluation de la reconnaissance de PestLCI par des experts en ACV ce qui été fait notamment en analysant les concepts du modèle qui sont actuellement contestés. Un deuxième critère est la fiabilité des résultats de modélisation qui a été faite à travers une comparaison avec des données sur les émissions de produits phytosanitaires trouvées dans la littérature. Enfin, l’étude a porté sur l’évaluation de la faisabilité de l’implémentation de l’outil dans les processus actuels de réalisation des ACV d’InVivo AgroSolutions. Ces critères ont été évalués à travers une recherche bibliographique ainsi qu’une étude de cas sur des données réelles. Il ressort de ce travail que les résultats de modélisations obtenus avec PestLCI sont cohérents avec ceux de la littérature scientifique. Cependant, puisque le modèle comptabilise uniquement les flux de substances actives en sortie de parcelle, il présente des émissions totales vers l’environnement très inférieures à celles d’autres méthodes d’inventaires utilisées en ACV. PestLCI est un outil très performant qui présente un grand potentiel pour InVivo AgroSolutions. Il permet d’expliquer les émissions de substances actives à partir des pratiques agricoles et serait donc un outil très intéressant pour évaluer les émissions d’un nombre restreint de parcelles. Néanmoins son usage à plus grande échelle n’est pas possible actuellement et nécessiterait un développement ultérieur.